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« Raconte-nous la grotte Cosquer » : l’allégorie de la Grotte Cosquer en BD

  • Écrit par : Guillaume Chérel

 cosquerPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ Les marseillais connaissent le fac-similé de la grotte Cosquer, située au cœur de la cité phocéenne, collée au Mucem, lequel musée est surmonté d’un immense pingouin au fronton.

L’inventeur (le découvreur) du pendant méditerranéen de Cahuvet et Lascaux, en Dordogne, a déjà raconté comment, en septembre 1985, par 36 mètres de profondeur, dans les calanques entre Cassis et Marseille, l’œil du plongeur (Henri, dit « Barbu »), fut attiré par une discrète ouverture dans la roche. Les jours suivants, toujours en solitaire, il progresse de plus en plus profondément, dans l’anfractuosité, avec pour seuls repères les indications de ses instruments de plongée et le faisceau de sa lampe. « Barbu » agit instinctivement, mais il ignore tout de ce qu'il peut découvrir dans ce boyau sous l’eau interminable... Il n’est pas au bout de ses surprises.

Même dans ses rêves les plus fous, jamais Henri Cosquer n'avait imaginé qu'un jour, il donnerait son nom à l'une de ses découvertes sous-marines, que ce nom serait célèbre dans le monde entier et deviendrait, au même titre que Lascaux, le témoin du génie de l'homme des temps anciens. Il a déjà raconté mille fois son aventure, mais depuis que la copie de la grotte est achevée, et que des centaines de milliers de visiteurs l’ont visité (à bord de petits wagons, comme à Disneyland), il n’avait pas imaginé sa confrontation avec un occupant de la dite caverne, aujourd’hui immergée. En l’occurrence un petit Cro-Magnon (trop mignon), en chair et en os, tout droit venu de la préhistoire. Il en connait les moindres recoins mais pas tous les secrets. Avec lui, nous visitons les coulisses de cette découverte majeure, laquelle suscite encore des questions : pourquoi ces mains sans phalanges sur les parois ? Sont-ce des mains d’hommes ? Il pourrait s’agir de celles de femmes… Et ce pingouin ! En Méditerranée ?!

Les éditions Turtle, basées à Hyères, ont proposé le projet à Dominique Serafini pour les dessins. Cet ami d’Henri Cosquer avait pu participer aux plongées suivant la découverte. Il connait donc bien les peintures rupestres. Les textes sont l’œuvre de Thierry Felix : « La bande dessinée est le meilleur moyen de raconter cette histoire », a pensé Henri Cosquer, qui avait filmé la grotte préhistorique et ses peintures. Il est difficile de rendre les volumes par l’image. A l’inverse, le dessin permet cette juste restitution ainsi qu’une narration plus complète, impliquant également les autres personnes qui m’ont accompagné dans cette découverte d’une vie ».

Autre nouveauté, le jargon et le parler marseillais, hauts en couleur. « Barbu » est un personnage typique de la région provençale, avec sa faconde et son accent inimitable, qu’on croirait entendre. On est avec lui quand il découvre, stupéfait, une main peinte sur la roche, puis des chevaux, des oiseaux et des bisons. Il parle avec passion de son amour de la mer, du « Grand Bleu », de la plongée et de la nature. C'est l'histoire d'un homme authentique, simple et généreux. Devenu une légende malgré lui.

Raconte-nous la grotte Cosquer
Editions: Turtle Prod
Scénario : Thierry Félix
Dessins : Franck Girelli
76 pages
Prix : 16, 90 €


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