Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Un piano à queue, un banc, un auguste corpulent et son assistant malingre : de modestes ingrédients pour une heure-vingt de rires en feu d'artifice.
Lire la suite : Fair Play : Patrice Thibaud, un auguste sportif désopilant
Par Marie du Boucher - Lagrandeparade.fr/ "Les visages et les corps", un spectacle pour théâtreux ? Oui, mais pas que, conclura-t-on à la fin de la représentation. Passée la première partie et le name dropping qui en perdra plus d’un (Hervé, Daniel, etc...), on est emporté dans le monologue-lecture de Philippe Calvario, mis en scène avec brio. Ah, la belle création lumière de Bertrand Couderc ! Quelques chaises, une table, pour signifier l’espace de travail de l’artiste, et rentrer dans son fort intérieur, avec cette ambiance tamisée.
Lire la suite : Les Visages et les Corps : un hommage émouvant à Patrice Chéreau
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/C'est au Conservatoire National de Montpellier, alors dirigé par Ariel Garcia Valdès, que Frédéric Borie a fait ses classes de théâtre. S'il a joué sous la direction de Jacques Nichet, Dag Jeanneret, Gilbert Rouvière, Patrick Pineau, Nicolas Oton, Georges Lavaudant, Jean-Marc Bourg, Marion Guerrero ou encore Cécile Auxire-Marmouget, il a mis également en scène un mémorable "Timon d'Athènes" ( une co-mise en scène avec Marion Guerrero) dans lequel il incarnait - avec autant de finesse que d'engagement - le personnage éponyme mais aussi un brûlant "Hamlet" en 2010 et un "Déjeuner chez Wittgenstein" de Thomas Bernhard en 2012 dans lequel Richard Mitou incarnait un frère aussi psychotique que brillant.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ En 2012, le musée gantois Huis van Alijin avait monté une exposition qui donnait à voir des photographies et des pièces du patrimoine d'hier et d'aujourd'hui autour du thème de la fanfare. Les metteurs en scène Frank Van Laecke et Alain Platel ont décidé à leur tour de rendre hommage à la tradition de ces associations musicales. Sept musiciens et quatre comédiens, inspirés par la musique XIX et XXeme siècles, Ludwig Van Beethoven, Giuseppe Verdi ou encore Gustav Mahler, y jouent une partition, souvent mélancolique, résolument singulière.
Lire la suite : En avant, marche! : un hommage pittoresque d'Alain Platel à l'esprit des fanfares
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Une salle de classe tout en vitres. Derrière, un couloir, lui aussi vitré, le long duquel on aperçoit la cour d'un collège et les allées et venues des élèves. Un homme s'est assoupi sur son ordinateur portable. Il est réveillé par un élève aussi insaisissable qu'inquiétant, d'une nervosité palpable et d'un mal-être criant. Il campe le mauvais élève, celui qui a " la médaille du radiateur" et qui semble décidé à tourmenter cet "auteur", étranger du collège, qui prétend travailler quand il "pionce" et que " les rêves sont une source d'écriture essentielle". Provocateur et véhément, l'élève se moque de ce "Victor Hugo" de pacotille, cette " Cosette des bouquins", ce Rémi Brossard qui est décontenancé par la violence verbale de lui, Maximilien à la mèche rebelle. Les jours passent et, de confrontation en confrontation, des confidences à demi-formulées sont délivrées et l'écrivain s'attache à ce collégien pas comme les autres...Days of Nothing ou l'autopsie d'un amour vache...qui finira mal - on s'en doutait- et fera rencontrer à Rémi une nouvelle interlocutrice étonnante, Alix, aussi attachante que Maximilien.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ François Morel, en réunissant ses meilleurs chroniques écrites pour France Inter, convoque sur le plateau une série de personnages tout aussi farfelus qu'attendrissants: la ménagère de cinquante ans inconditionnelle de Sheila, le journaliste de terrain assistant en direct à l'accouchement de la vierge Marie, l'homme amoureux d'une huître, le grand-père philosophe existentiel ou encore l'acteur-figurant qui n'a jamais été qu'un accessoire de plateau et qui rend un hommage touchant au théâtre! Il est accompagné d'une superbe scénographie de Thierry Vareille qui use essentiellement de jeux de lumière et de projections vidéos, mais également d'un piano automatique, clin d'œil des excentricités, des états d'âme, des amours et des bonheurs de ce conteur généreux. Rayonnant de charisme et d'énergie, François Morel prouve une fois de plus qu'à d'indéniables talents de comédien, il allie une plume qui croque l'humain avec autant de tendresse que de dérision.
Lire la suite : François Morel : la prophétie émerillonnée d'un amoureux des mots
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ "Non!" c'est d'abord la rencontre de deux femmes : Janine Teisson, auteure gardoise de nombreux romans dont une nouvelle sur l'anorexie, "HP 67", et Emilie Chevrier de la Cie Filomène lors de laboratoires de travail à Théâtr'elle. De cette première collaboration nait une complicité et la pièce est ensuite jouée plusieurs fois. "Non!" est le monologue d'une jeune fille de 17 ans qui, dans les années 70, internée dans un asile psychiatrique parce qu'elle refuse de se nourrir, se sent " un puzzle éparpillé dans le noir". Se sentant incomprise par ses parents, le personnel médical et n'ayant aucune véritable amie, depuis qu'elle a dit oui à de futures fiançailles, " papillon tombé dans ( la) toile" de son petit-ami, elle n'arrive pas à formuler cette phrase qui la libérerait déjà un peu " Je ne veux pas me marier.". Elle s'exclame " Je ne veux pas être au service de celui qui dit "Je t'aime.". Passionnée de ses cours de philosophie au lycée, elle rêve d'une vie pour se sustenter exclusivement d'art, de lettres et de culture. Ressentant la vie comme une " forêt de contraintes", ne pas manger est sa manière de refuser l'existence qu'on lui propose. Le texte de Janine Teisson est sensible et pertinent : il nous amène à dépasser la problématique de la maladie pour s'interroger sur nos désirs et réaliser que le " non" est tout aussi constructeur et légitime que le "oui". La comédienne Emilie Chevrier s'approprie avec justesse cette jeune femme fragile et perdue, encadrée d'une scénographie épurée sur laquelle, en fond de scène, viennent se projeter de très belles séquences vidéos de Renaud Dupré. Rencontre avec Janine Teisson pour approfondir ce moment de théâtre touchant qui nous rappelle que " l'instinct de survie est plus fort que les interdits".
Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Aller voir le spectacle de Lamine Lezghad c’est comme passer une soirée avec un très bon pote. Déjà parce qu’il a le don de partager et de faire que le public communie avec lui. Mais surtout parce qu’il est capable de sortir les pires horreurs qu’on n’ose jamais dire.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Omar Porras, comédien, metteur en scène et pédagogue suisse d’origine colombienne, se forme à la danse et au théâtre en Europe. En 1990, il fonde le Teatro Malandro à Genève. Très vite, cette dernière s’affirme et se démarque par sa poésie éclaboussante de couleurs et d’inventivité, son énergie communicative et jubilatoire et sa capacité à fusionner les traditions occidentales et orientales.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Désert aride d'Atacama. Chili. Maria Margarita est devenue guide dans les mines de salpêtre. Au coeur de cette "province de l'Enfer", elle demeure comme un vestige vivant d'une époque qui a définitivement disparu, une flamme qui brûle encore et se rappelle une enfance heureuse où bras dessus bras dessous, avec ses deux frères, son père mineur et sa mère " coquette comme une artiste", elle partait le coeur léger au cinéma, cette "fabrique de l'illusion" qui autorisait une évasion sans pareille, passerelle magique " de la cruauté du monde réel à un monde merveilleux".
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Spectacle danois le plus joué au monde, "La Lettre" repose sur un principe simple: la même histoire est déclinée de 15 manières différentes...en marche arrière, sans les mains, en faisant deux choses à la fois, avec vulgarité, avec paresse, avec un coup dans le nez, sur le mode western ou en version film muet ou encore avec tout le geste emphatique d'un circassien... Paolo Nani joue de mimiques sur-expressives, d'effets oculaires tordants, de pitreries acabradabrantes, de grommelots et d'une récurrente interactivité avec le public...bref, une excellente leçon de théâtre sur l'art de savoir faire rire avec presque rien.
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Par Lagrandeparade.fr/ Guillaume Séverac Schmitz, acteur et metteur en scène, après sa brillante prestation d' «Un obus dans le cœur » en 2014, conquiert à nouveau le public avec sa mise en scène de « Richard II », oeuvre de jeunesse de Shakespeare. Dans cette tragédie, il est question de meurtres, de trahisons, de bannissements, de filiations et de renoncement au pouvoir. Richard II questionne les notions de pouvoir, de soutien ou d'abandon de ses pairs et s’avère une passionnante autopsie de la chute d’un roi.
Guillaume Séverac-Schmitz aime dire qu'il fait du théâtre avec rien. Mais avec lui, ce « si peu » a un très fort pouvoir d'évocation. L’espace scénique très dépouillé, occupé par sept acteurs qui jouent une quinzaine de personnages, procure de très belles sensations : rouge des pétales de rose et des projections liquides, fumées, bande sonore très travaillée et efficace. Le metteur en scène imagine Richard comme « le roi du plateau de théâtre » ; l’ensemble des acteurs sont partie prenante de cette dynamique et réussissent avec talent le pari de « jouer à jouer » . 2h25 de spectacle qui happe par la force d'une mise en scène vivante et la justesse du jeu des comédiens. C’est le secret de cette alchimie que Guillaume Séverac-Schmitz nous révèle dans l'interview qui suit....
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Par Elodie Cabrera - Lagrandeparade.fr/ Pourquoi choisir entre aller au cinéma ou au théâtre quand on peut faire les deux ? Nobody est une œuvre hybride. Une performance filmique plus précisément. Cette pièce jouée, filmée, montée et mixée en direct, sons et images, revêt une forme novatrice portée à bras le corps par une troupe de comédiens issus de l'ENSAD (École nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier). Depuis sa première représentation au Printemps des Comédiens en 2013, elle rencontre un succès renouvelé. Comme chaque création signée par l'ingénieux metteur en scène Cyril Teste et le collectif MxM.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Directeur de la compagnie Adesso e sempre depuis 1991 mais également du Festival Hybrides montpelliérain depuis 2009, Julien Bouffier, comédien et metteur en scène, n'a de cesse d'explorer de nouveaux textes, de nouveaux dispositifs scéniques, de nouveaux médias pour contribuer à l'évolution d'un théâtre résolument contemporain. Sa route a donc naturellement croisé le texte de Pascal Rambert, "L'art du théâtre", publié en 2007, dans lequel l'auteur exprime son refus du théâtre conventionnel, celui avec un "T" majuscule, dans lequel gravitent les "acteurs habituels" et leur "grande bouffonnerie", ceux qui ne pensent qu'à reproduire, imiter, comme font les chiens avec leurs maîtres, et qui milite, au contraire, pour un théâtre vivant et qui se nourrit de la chair du présent. Pour porter ce texte aussi vindicatif qu'incisif, Julien Bouffier a réuni deux Alex. Alex Selmane à la " puissance d'acteur (qui) va vous carboniser sur place", celui qui vient raconter ses salades à Alex Jacob, le cocker musicien, qui répond en cordes vibrées aux questions existentielles du premier. Une véritable et paradoxale déclaration d'amour à un théâtre qui doit faire "jouir", dont " le seul partenaire, c'est le présent" et qui veut bien " mourir sur les lèvres des illusions des jeunes filles".
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