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Oliver Twist, Le Musical : le célèbre roman de Charles Dickens résonne Salle Gaveau dans une mise en scène exceptionnelle

  • Écrit par : Philippe Delhumeau

Oliver TwistPar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Salle Gaveau, un joyau d’architecture classé monument historique. Le lieu habituellement réputé pour ses concerts classiques et lyriques reçoit pour la première fois une comédie musicale. Une très belle initiative de Chantal et Jean-Marie Fournier ! La salle est exceptionnelle de beauté, une ligne pure qui s’étend des murs au plafond. L’acoustique s’y révèle de grande qualité, les fauteuils sont une invitation à savourer la programmation sans modération, l’accueil du personnel y est des plus chaleureux.

Bienvenue Salle Gaveau pour voir Oliver Twist, Le Musical mis en scène par Ladislas Chollat. Le metteur en scène dont la réputation n’est plus à faire ouvre page à page l’univers de Charles Dickens dans un spectacle où se conjuguent au temps présent les émotions, le bonheur, la découverte, la poésie, le rêve.

La scénographie d’Emmanuelle Roy, une plongée dans le ventre de Londres des années 1830. Des unes de journaux anglais de l’époque s’affichent sur un panneau qui recouvre la géométrie murale en fond de scène. Le décor, un va-et-vient incessant qui s’adapte, in situ, aux aventures d’Oliver Twist et des personnages qui gravitent à ses côtés, tant en mal qu’en bien. Le plateau se pare de la misère des bas-fonds londoniens et se substitue comme par magie en immeuble luxueux. Par une nuit sombre, la Tamise coule sous l’un de ses ponts, témoin d’un crime odieux. L’impression scénographique est époustouflante, l’œil se promène dans ces quartiers où sévissent pauvres, voyous et chalands. Les appartements de Monsieur Brownlow respirent l’honnêteté et la propreté. Le mélange des genres crée un amalgame ingénieux qui se fond avec finesse dans la mise en scène de Ladislas Chollat.

Oliver Twist recueilli en couche dans l’hospice paroissial n’en peut plus des rudes conditions auxquelles il est soumis chaque jour levé. Son tuteur décide de le faire embaucher chez un croque-mort. Un médaillon en or et quelques billets concluront ce mauvais marché et le jeune garçon de nouveau traité en propre à rien finira par s’enfuir avec le fameux médaillon. Sur un marché, il rencontre Dickens qui lui propose de le suivre chez le vieux Fagin. Lieu de perdition où le gîte et le couvert sont assurés contre quelques déloyaux services, détrousser les gens de leur bourse et de leur breloque de valeur. Oliver Twist joue le jeu jusqu’au jour où il est soupçonné d’avoir volé le mouchoir de Monsieur Brownlow. Entre les mains du policier, Oliver est innocenté par la fidèle servante de Monsieur Brownlow qui a vu toute la scène et révèle l’exactitude des faits à l’agent de l’ordre. Dès lors, Oliver Twist connait maintes aventures, lesquelles le conduiront de la misère ambiante à la chaleur des appartements de Monsieur Brownlow.

Il n’est d’histoire tracée de crasse et de considération sans quelques imprévus qui pimentent des destins hors du commun. Le destin d’Oliver Twist en est et son auteur Dickens n’y est pas étranger.

Sur la scène, les personnages de bonne et mauvaise fortune se croisent sans se voir, se frôlent sans se toucher, question de classe sociale. La gangrène s’amuse d’un rien, les larcins des pickpockets de Fagin & Co contribuent à améliorer le quotidien et surtout de ne pas perdre sa place dans cette petite communauté dirigée par des personnages odieux et démesurés.

Les comédiens investissent scène et salle. Le public est pris à témoin des allées et venues des différents protagonistes et ce n’est pour lui déplaire car l’œil vit au rythme de l’intensité de situation. Oliver Twist, interprété par Nicolas Motet, joue plus vrai que nature l’histoire du jeune garçon pris dans le feu de son destin passé, présent et à venir. Convaincu de retrouver son père, il se défend contre les affres de la rue et feint de laisser couler les larmes de l’innocence pour montrer sa détermination et son courage. Nicolas Motet, une interprétation exceptionnelle de tout premier plan pour ce jeune comédien. Benoit Cauden, dans le rôle de Dickens, cumule les oppositions avec dignité et respect. Tour à tour, gentil voyou au grand cœur et homme de main du vieux Fagin, le comédien incarne un personnage soucieux et humain qui ne laisse rien au hasard. Un rôle magnifique. David Alexis, Fagin, se révèle entier sans jamais faillir à chacune de ses interventions. Le serviable p’tit vieux qui veille sur sa communauté de voleurs et voleuses est en fait un ignoble personnage qui cache bien son jeu. David Alexis ne dissimule pas le sien car il l’interprète de bien belle manière. Les comédiens pris dans leur ensemble sont simplement exceptionnels. Ils forment un tout qui ensorcelle de noirceur l’écriture de Dickens et le rendu artistique s’avère intense et coloré.

La mise en scène de Ladislas Chollat, un feu d’artifice de tous les instants qui s’articule en feuilleton au déroulé des aventures d’Oliver Twist. En coulisse, la direction technique assure un travail considérable pour contribuer au succès de cette comédie musicale ô combien exceptionnelle à tous les niveaux.

Dans la salle, l’innocence des enfants se lit à la petite lumière des yeux qui éclaire les visages de bonheur. Papas et mamans sont heureux d’avoir vu et revécu les aventures de l’Oliver Twist de leur enfance.

Les comédiens signent un très bel « Happy end » à la salle qui se lève pour les applaudir jusqu’au point final du célèbre roman de Charles Dickens, Oliver Twist.

Oliver Twist

Mise en scène : Ladislas Chollat, assisté d’Erica Supply

Distribution : Nicolas Motet, Prisca Demarez, David Alexis, Arnaud Léonard, Benoît Cauden, Catherine Arondel, Gilles Vajou, Jeff Broussoux, Hervé Lewandowski, Marina Pangos, Sébastien Valter, Théa Anceau, Jennifer Barre, Juliette Behar, Xavier Ecary, Lucile Bourdon, Christopher Delarue.

Composition et direction musicale : Shay Alon, assisté de Benjamin Swax

Paroles et livret : Christopher Delarue

Chorégraphie: Avichai Hacham

Scénographie : Emmanuelle Roy

Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz

Création vidéo : Nathalie Cabrol

Eclairage : Alban Sauvé

Maquillages et perruques : Catherine Saint-Sever

Design sonore : Julius Tessarech

Spectacle en français, surtitré en anglais.

Le site du spectacle

Dates des représentations:

- Du 23 septembre au 30 octobre 2016 à la SALLE GAVEAU, 45-47, rue de la Boétie, 75008 PARIS  - 01.49.53.05.07 - Metro : Station Miromesnil (Lignes 9 et 13)

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