Dance with shadows : l'exposition de Nicolas Delort, adepte de la carte à gratter
- Écrit par : Julie Cadilhac
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ La French Paper Gallery présente "Dance with shadows", une rétrospective de l’univers de Nicolas Delort, artiste franco-canadien adepte de la carte à gratter, une technique qui consiste à dévoiler à la plume des lignes blanches sur une carte à gratter noire. Cet artiste talentueux compte parmi ses clients Quirk Books, Tor.com, Solaris Books, Lucasfilm, Penguin Books ou encore Mondo. Il a gagné deux médailles d'or de la "New York Society of Illustrators" (2013 et 2014) un Award d'or en 2014 de Spectrum.
Comment êtes-vous devenu illustrateur? Quel a été votre parcours d’artiste?
Après mon bac, je m'étais lancé dans des études de physique.. n'y trouvant pas vraiment mon compte, je me suis dirigé vers des études d'art avec l'intention de faire de l'animation, mais finalement, je me suis plus plu dans l'illustration.
Vous êtes adepte de la carte à gratter : pourriez-vous nous en dire davantage sur l’histoire de cette technique? Avez-vous des mentors qui vous ont donné envie de l’utiliser vous-même?
La carte a gratter a été inventée en Angleterre au début du 20ème siècle pour remplacer la gravure qui, non seulement, devenait trop chère à imprimer par rapport aux nouvelles techniques de reproduction mais était également une technique trop lente pour les délais rapides de la presse.
La technique de la carte à gratter consiste à dévoiler à la plume des lignes blanches sur une carte à gratter noire? Quelles sont les différentes étapes de ce travail?
La carte à gratter sur laquelle je travaille n'est pas pré-encrée, elle est donc blanche. Je transfère mon dessin final avec du papier carbone, et j'encre petit à petit et je gratte au fur et à mesure. Je finis donc mon image petite zone par petite zone.
Si vous deviez définir les principales qualités nécessaires pour réaliser cette technique, vous diriez…?
Avant tout de la stabilité dans la main. Je crée mes valeurs en faisant des trames de lignes parallèles plus ou moins épaisses, plus ou moins espacées.. Pour que l'effet soit harmonieux, il faut que les traits soient réguliers et bien parallèles, sinon l'illusion de niveaux de gris ne fonctionne pas. Ensuite de la patience, même si c'est plus rapide que la gravure comme technique, ça prend quand même beaucoup de temps et de concentration. Il faut savoir aussi réfléchir en blanc sur noir, alors qu'on apprend souvent à poser des ombres au lieu de faire ressortir des lumières.
Que présentez-vous dans cette exposition « Dance with shadows »?
L'exposition regroupe toutes les sérigraphies "pop culture" que j'ai pu réaliser au cours de l'année, notamment une série de sept posters sur le thème des "Universal Monsters", ces films classiques mettant en scène des monstres légendaires tels que Dracula, Frankenstein ou La Créature du Lagon Noir. J'ai aussi réalisé pour l'occasion une toute nouvelle image, sur le thème de Superman.
Travaillez-vous par périodes sur un thème précis? ou chacun de vos travaux n’est pas forcément lié au précédent et est le fruit de l’inspiration du moment?
Ca dépend surtout des demandes des clients. La série Universal Monster par exemple était pour un seul client, mais sinon en général j'arrive à jongler avec les thèmes pour que ça ne devienne pas monotone.
Dans vos oeuvres, il semble que vous mettiez souvent en scène les éléments et que "l’air" soit le prétexte à toutes sortes de dissertations graphiques, on se trompe?
Je dessine assez peu de personnages et en général la nature est plus présente dans mes dessins que les êtres humains. Je joue beaucoup avec la fumée, les nuages, les ciels, en effet... On peut prendre beaucoup de liberté avec ces éléments, et jouer avec les formes et le mouvement. J'aime aussi beaucoup dessiner la végétation.
Si vous jouez tantôt sur des oeuvres entièrement travaillées avec des nuances de « grattage », d’autres opposent des zones grattées et des zones d’applats….pour créer des contrastes ?
J'essaye de ne pas trop "charger" mes images en détaillant au maximum toutes les zones. J'essaye de laisser des zones moins détaillées pour que l'oeil puisse se promener dans l'illustration. De plus, en créant des contrastes au niveau du rendu, ça peut donner un coté graphique qui rajoute un "plus" à l'image.
On retrouve votre travail lors de l’exposition à la French Paper Gallery jusqu'au 23 avril 2016…existe-t-il également des ouvrages qui recueillent vos illustrations? Et si non, est-ce en projet?
Pour l'instant, il n'existe pas de livres avec mes illustrations, mais c'est en projet...!
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Dance with shadows - Nicolas Delort
Du 23 mars au 23 avril 2016
FRENCH PAPER GALLERY
51 Rue volta - Paris
01-40-24-04-38