Plus jamais Mozart : un moment de théâtre de qualité, en suspension dans la cité des Doges
- Écrit par : Delphine Caudal
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.com/ « Ma chérie, tu annules tout ce que tu as prévu pour aujourd’hui et tu fonces à Venise ! »
Lesley, employée d’un grand journal, doit se rendre à la cité des Doges faire l’interview du grand Paolo Levi. Le fameux violoniste qui a en horreur les applaudissements et qui se crispe à la moindre question personnelle. C’est ainsi que la journaliste, émerveillée par les beautés de la ville, rencontre le triste et rugueux musicien.
« J’allais oublier le principal […] Ne pose JAMAIS la question Mozart »
Paolo Lévi garde un secret. Peut-être est-ce le récent décès de son père, ou la lourdeur de ce douloureux silence qui lui délie la langue. Ou tout simplement la spontanéité de cette dernière, qui ne semble pas s’intéresser à cette houleuse question. Une première. Sans retenue, et avec émotion, Paolo raconte son enfance dans la ville italienne, et sa rencontre nocturne avec un mystérieux joueur de violon. Sa vie en sera bouleversée, car il découvrira le secret bien gardé de ses deux parents.
On est séduit par les notes jouées, embarqués dans un vaporetto, traversant la ville et ses trésors.
Lorsque, sans crier gare, la pièce prend une tout autre tonalité, la tristesse envahit la salle, et le public comprend. Jouer du Mozart nous paraitrait, à nous aussi, très difficile.
Un morceau de l’Histoire est abordée, et même si elle est encore très douloureuse à entendre, le devoir de mémoire s’avère encore aujourd’hui indispensable. C’est en racontant aux jeunes générations que l’on peut tenter d’éviter la réitération de ces tragédies.
Les projections d’Olivier Durand sur tulle noir et le jeu de lumière d’Eric Valentin méritent de vifs applaudissements. C’est un travail exceptionnel. Les comédiens, quant à eux, ne déméritent pas. Ils sont chaleureusement remerciés par un public conquis, ravis par cette prestation d’une grande qualité.
Les larmes aux yeux pour certains, le cœur lourd d’émotions pour d’autres, c’est un spectacle que l’on recommande vivement, qui ne s’oubliera pas de sitôt.
Plus jamais Mozart
Avec Christine GAYA, Martin KAMOUN, Caroline RUIZ, Christian FROMENTIN
Adaptation et mise en scène : Jean-Louis KAMOUN
Création Vidéo : Olivier DURAND
Création lumière : Eric VALENTIN
Durée : 1h05
A partir de 10 ans
Dates et lieux des représentations:
- Du 5 au 26 juillet ( relâche les 9, 16, 23 juillet) à 16h05 - Factory Théâtre - FESTIVAL OFF 2025