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Creative Memory : Sana Yazigi et la Mémoire créative de la Révolution syrienne

  • Écrit par : Julie Cadilhac

Jaber SyriePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Sana Yazigi est une graphiste freelance, diplômée des Beaux-Arts de Damas, qui a couvert l’actualité artistique et culturelle syrienne pendant 5 ans pour le magazine « The Culture Diary » qu’elle avait lancé en 2007. Elle est à l’origine du projet "Creative Memory, La Mémoire créative de la Révolution syrienne", un site internet qui montre comment la création artistique syrienne entre en résistance, sous forme de graffitis, de photographies, de documentaires vidéos. Pour la première fois, son travail de collecte et de répertoire de ces oeuvres se concrétise en une exposition en musée avec une vingtaine d’oeuvres. Du 1er au 25 octobre 2016, à Bordeaux, à l’Institut Culturel Bernard Magrez, dans le cadre du FAB, l’art syrien contemporain est ainsi au centre d’une exposition qui a valeur de résistance contre l’oubli et d’hommage à ceux qui ont le courage et le désir de s’exprimer pour un changement de l’Histoire. Aujourd’hui, force est de constater que les images de Daech et d’Assad occultent toute autre image du quotidien de ce pays dévasté. Un autre regard est indispensable.

Vous y découvrirez notamment « Nous rentrerons m’a dit le rossignol » de Mohannad Orabi ( 2013) , « Trève » de Sahar Burhan qui figure une bombe aux racines naissantes inquiétantes, « Ceci est ma trace » (mur de Homs - 2015) sur lequel on voit « briller » , au milieu des impacts de balles, une lune bleue pour sortir de l’obscurité , « Espoir » (mur de Darayya) où est dessinée une enfant qui écrit en équilibre précaire sur un amoncellement de crânes « Hope » mais aussi une série de photographies en noir et blanc de Jaber Al Azmeh - selon lequel « l’appareil-photo est l’arme principale de la révolution » et qui a pris des sujets qui tiennent le journal Baath à la main (un des symboles du régime) sur lequel ont été tagués des mots résistants pour « écrire par dessus le mensonge les mots des gens » - ou encore de nombreux et touchants graffitis d’anonymes : l’occasion de voir, comme surgis de cette nuit de guerre qui accable, des parenthèses d’espoir, de spiritualité vive et de couleur. On quitte d'ailleurs l’exposition avec un graffiti « écrit au style calligraphique du script arabe, le diwani » : « Si je meurs avant toi je te confie l’impossible » ( une citation extraite du poème Tibaq ( Contrepoint) de Mahmoud Barwich…et l’on se sent un peu plus responsable de cette mission pacificiste...

Le FAB ( festival bordelais né de la mutualisation de deux festivals : le festival Novart et celui Des souris, des hommes), sous la direction de Sylvie Violan, pour cette première édition 2016, a imaginé un focus Proche/Moyen-Orient et Maghreb. Il a ainsi produit la création « Sous le pont » d’Arme Sawah, écrivain, dramaturge, journaliste et metteur en scène syrien, qui s'est construite à partir d’un texte d’Abdulrahman Khalouf qui interroge sur la problématique de l’asile. Concept original puisque la pièce se déroule in situ, c’est  à dire sous un véritable pont . Elle se joue les 20,21 et 22 octobre 2016 à Cenon à l’Estacade, sous la nouvelle voie ferrée de la future ligne Paris-Bordeaux. 

[bt_quote style="default" width="0" author="Sana Yazigi"]Juillet 2015 en Syrie, des gens ont écrit sur un mur du quartier assiégé Al-Waer dans la ville de Homs : « Un jour, nous serons ce que nous voulons être. Le voyage n’a pas commencé et le chemin n’est pas fini. » Par ces mots d’espoir, les gens résistent à la souffrance, à la mort, à l’assombrissement et à l’obstruction de leur horizon. Et ils aspirent à un avenir meilleur. [/bt_quote]

Creative Memory - Institut Culturel Bernard Magrez

Du 5 au 25 octobre 2016 , Du mardi au dimanche de 13h À 19h, nocturne les mardis de 16h à 21h 

- 6€ / 8€ - >Gratuit pour les FAB Addict

Une exposition dans le cadre du FAB - Festival International des Arts de Bordeaux Métropole

Le site : Creative Memory

Credit-photo : Jaber Al Azmeh - La résurrection


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