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Un chant pour les disparus : un roman lumineux de Pierre Jarawan

  • Écrit par : Félix Brun

un chant pour les disparusPar Félix Brun - Lagrandeparade.com/ En 2006, Yara, la Teta (la grand-mère) d’Amin meurt : les souvenirs remontent, ressurgissent…

Amin n’est qu’un très jeune enfant lorsqu’en 1981 ses parents se tuent dans un accident de la route à Beyrouth. Sa Teta l’amène en Allemagne ; douze ans plus tard ils reviennent au Liban. Amin va rencontrer au collège Jafar, un garçon à l’œil de verre, un singulier compagnon qui a connu la guerre, les déchirements d’un peuple, les attentats, les arrestations sans motif, les exécutions sommaires. Amin et Jafar vont à la découverte de ces ruines, de ces bâtiments éventrés, de ces vies dévastées, de ces disparus ; leur imagination foisonne sur l’existence de ces habitants qui ont abandonné leurs maisons, leur intimité, leur vie… ! "Notre pays est une maison où les pièces sont nombreuses, Amin. Certaines sont habitées par ceux qui ne veulent pas de souvenir. D’autres par ceux qui ne peuvent pas oublier. Et celles du haut par les assassins." Amin va peu à peu découvrir Yara, sa Teta, mystérieuse, discrète sur son passé, et se perdre dans le labyrinthe des souvenirs, le dédale de la mémoire…le tableau peint par sa mère intitulé « Le chant des disparus ». Yara « Elle entrecoupait ses phrases de silence, comme pour peser ce qu’elle allait ou non me révéler. »

Pierre Jarawan signe un roman lumineux, intimiste, bouleversant, qui se situe dans une ville extraordinaire, belle de lumière et de soleil, de diversité et de gâchis. "Parce que cette ville est comme une barque Amin. Une vieille barque nommée Beyrouth. Qui ne se maintient à flot qu’en vertu du principe d’Archimède." Un livre comme un conte oriental, sur l’amitié de deux gamins, sur l’histoire d’une peinture, sur la violence des guerres, la haine, l’ostracisme, la disparition, la mort. L’écriture est puissante, percutante, poétique. Un très grand moment de lecture qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

[bt_quote style="big-quote" width="0"]Le récit ne peut restituer ce qui n’est plus. Mais il peut le rendre sensible.[/bt_quote]

Un chant pour les disparus
Auteur : Pierre Jarawan
Editions : Héloïse d’Ormesson
Date de parution : 11 mars 2021
Prix : 23€

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