C’est la rentrée avec… : Nam-Joo Cho, Eve Ensler, Pierre Lemaitre et Chigozie Obioma
- Écrit par : Serge Bressan
C'est la rentrée de janvier! Une sélection de Serge Bressan - Lagrandeparade.com
« Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho
Un bandeau ceint le livre : « Le roman coréen phénomène. Vendu à des millions d’exemplaires, en cours de traduction dans plus de 20 pays ! »
Ne serait-ce là qu’une nouvelle opération marketing pour attraper l’éventuel lecteur ? Non, avec « Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho, on a là un texte impeccable sur la société sud-coréenne et aussi sur la condition féminine. Scénariste pour la télévision, l’auteure est née en 1978 et signe là son premier roman- à sa parution, il a fait polémique dans son pays. En six parties pour autant de périodes de la vie de l’héroïne Kim Jiyoung, femme ordinaire au prénom ordinaire- le plus donné aux filles nées en 1982 en Corée du Sud. Sa vie, Kim la vit à Séoul avec son mari, trois ans de plus qu’elle. Ils ont une petite fille- elle quitte son travail pour l’élever. Soudain, un jour, elle parle avec la voix d’autres femmes : que lui est-il donc arrivé ?
Kim Jiyoung, née en 1982
Auteur : Nam-Joo Cho
Traduit par Pierre Bisiou et Kyungran Choi
Editions NiL
Parution : 2 janvier 2020
Prix : 18,50 €
« Pardon » d’Eve Ensler
Dramaturge et écrivaine américaine, Eve Ensler sera à jamais l’auteure des « Monologues du vagin », texte essentiel du féminisme. Et malgré le succès mondial de ce texte depuis près de vingt ans, elle attendait encore et encore une lettre d’excuse(s). Une lettre que lui aurait adressée son père, Arthur. Une lettre dans laquelle il se serait expliqué- à défaut de se justifier. Cette lettre n’est jamais arrivée- alors, à 65 ans, Eve Ensler a décidé de l’écrire. Par procuration, si l’on peut dire et écrire. Des mots qu’aurait pu écrire ce père, son bourreau, mort quelques années plus tôt sans avoir exprimé le moindre regret. Elle a 5 ans quand il abuse sexuellement d’elle, 10 ans quand il prend plaisir à l’étouffer, à la frapper au visage, à la fouetter avec une ceinture… Avec « Pardon », l’auteure ne cherche pas à justifier, elle souhaite seulement comprendre ce père et monstrueux, et humain. Un livre bouleversant, glaçant. Implacable…
Pardon
Auteure : Eve Ensler
Traduit par Héloïse Esquié
Editions : Denoël
Parution : 3 janvier 2020
Prix : 16 €
« Miroir de nos peines » de Pierre Lemaitre
Le tirage le plus important de l’édition francophone pour cette rentrée hivernale : pas moins de 200 000 exemplaires pour « Miroir de nos peines », troisième et dernier volet de la trilogie que Pierre Lemaitre consacre à la période 1920- 1940. Il y eut « Au revoir là-haut » (Prix Goncourt 2013) puis « Couleurs de l’incendie » (2018). Cette fois, avec « Miroir de nos peines », l’histoire débute en 1940. Louise, l’héroïne, a grandi- à présent, elle a 30 ans. Elle surgit nue, elle fuit, elle court sur le boulevard du Montparnasse à Paris. La défaite française en ce début de Deuxième Guerre mondiale déclenche un climat de panique dans l’Hexagone. Au grand jour, c’est le temps où se révèlent les secrets de famille, se pointent les petits malfrats et les pires salauds, apparaissent des lâches et aussi des héros… Un roman tout en émotion. Cette émotion qui, selon Pierre Lemaitre, « est l’outil de compréhension du monde en littérature ».
Miroir de nos peines
Auteur : Pierre Lemaitre.
Editions : Albin Michel
Parution : 2 janvier 2020
Prix : 22,90 €
« La prière des oiseaux » de Chigozie Obioma
Après « Les Pêcheurs » (2016), Chigozie Obioma est de retour avec « La prière des oiseaux ». La presse anglo-saxonne a été tout éloge à la parution de ce nouveau texte de l’auteur nigérian, né en 1986 et vivant actuellement aux Etats-Unis où il enseigne le « creative writing ». D’emblée, on relève l’impeccable construction de ce roman à personnages. Il y a aussi une force et une intensité émotionnelle puissantes dans l’art de conter. Et Obioma réussit le mix parfait entre le folklore igbo, la tragédie grecque et le Nigéria d’aujourd’hui. Tout ça avec Chinonso, éleveur de volailles, qui va croiser Ndali, une jeune femme prête à se jeter du haut d’un pont. Chinonso va empêcher Ndali de sauter et, ainsi, la sauver. De cet épisode, va naître un lien très fort. Mais ils ne pourront pas s’unir, elle d’une famille riche, lui modeste fermier. Avec « La prière aux oiseaux », Chigozie Obioma pose la question : peut-on échapper à son destin ?
La prière des oiseaux
Auteur : Chigozie Obioma
Traduit par Serge Chauvin
Editions : Buchet-Chastel
Parution : 3 jaznvier 2020
Prix : 25 €