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Théâtre : la magie Lupin au Lucernaire

  • Écrit par : Christian Kazandjian

lupinPar Christian Kazandjian - Lagrandeparade.com/ Un épisode rocambolesque ranimant le voleur, dandy, charmeur le plus populaire de la littérature française.

Livres, articles par centaines, films, téléfilms et Å“uvres théâtrales se sont attachés au personnage d’Arsène Lupin, créé en 1905 par Maurice Leblanc. Voici, aujourd’hui, une pièce sobrement intitulé Arsène Lupin. Une aventure de plus, alors qu’il y en a déjà tant ? Mais la vie imaginaire du « gentleman cambrioleur Â» cher à Jacques Dutronc, comporte tellement d’épisodes, qu’elle pourrait en susciter bien d’autres encore. Tout le monde connaît le mystérieux et célèbre filou : il change d’identité et endosse les costumes les plus extravagants parfois, il s’attaque aux riches, échappe à la maréchaussée, avec la grâce d’un prestidigitateur : un véritable héros du peuple. Delphine Piard met en scène un nouvel opus de la saga. Lupin se fait fort de subtiliser le diadème de la Princesse de Lamballe, à l’occasion du mariage de son amie, Germaine de Gournay-Martin avec l’étrange Duc de Charmerace. La police, dirigée par l’inspecteur Ganimard, est sur les dents. Elle veille, en nombre. Lupin ne pourra pas échapper au piège…

Une sarabande magique

Tous les ingrédients sont en place pour une folle sarabande où se croisent et recroisent le duc, sa fiancée, Lupin et ses complices, et le policier balourd. Des bijoux, des tableaux disparaissent, des passages secrets, des caches, s’ouvrent et se referment. Arsène Lupin mène le bal, en parfait chef d’orchestre. L’action située à la Belle Epoque, les intérieurs bourgeois, les quiproquos rappellent les meilleurs Feydeau ou Labiche. C’est-à-dire qu’on rit beaucoup aux duperies du cambrioleur, à la lourde niaiserie de la fiancée et des angoisses de Ganimard. La belle idée d’une ouverture en ombres chinoises apporte cette touche de mystère qui baigne toute la pièce : tout n’est finalement qu’illusion, escamotage, mystification. Les tableaux de maître, vidés de leur toile, l’horloge arrêtée, les tours de passe-passe soulignent la mainmise du magicien Lupin sur les objets et les êtres, et même jusqu’au temps. L’échec d’une autre célébrité romanesque venue le coincer, et lui-même dupé, conforte la sympathie ressentie, par le public, depuis son entrée en scène, il y a plus d’un siècle, à l’égard de la canaille la plus célèbre de la littérature.
La mise en scène s’appuie sur les ressorts de la féérie, comme lors des scènes oniriques où l’on est plongé dans la pensée des protagonistes, ou lors les poursuites en autos de contre-plaqué. Les cinq comédiens s’en donnent à cœur joie, changeant de peau, chantant, dansant, dans une farandole de fuites, poursuites, travestissements (spécialité que Lupin partage avec Sherlock Holmes), coups de théâtre, pour la plus grande joie d’un public sous le charme des illusions et des tours de magie, comme dans une fête foraine.

Arsène Lupin 

D’après l’œuvre de Maurice Leblanc
Adaptation et mise en scène : Délphine Piard
Assistant mise en scène : Nicolas Soulié
Avec Grégoire Baujat ou Jean-Romain Krynen, Pierre Khorsand, Aude Roman ou Constance Carrelet ou Valentine Revel-Mouroz, Florent Chesné ou Nicolas Soulié, Emma Brazeilles
Décors : Juliette Azzopardi
Costumes : Solène Cauty et Chloé Boutry
Chorégraphie : Michel Durand
Soutien : Florence Leblanc, petite-fille de Maurice Leblanc

© Franck Harscouët

Dates et lieux des représentations: 
- jusqu’au 5 mars 2023 - Le Lucernaire, Paris 6e (01.45.44.57.34.)


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