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Culture/ France-Roumanie : Dracula contre Napoléon ou comment mieux se connaître en oubliant les clichés

  • Écrit par : Guillaume Chérel

RoumaniePar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « A partir du 27 novembre, ce sera l'occasion de faire son coming-out... », ironisait Jean-Jacques Garnier, commissaire général, pour l'Institut de France, de la saison France-Roumanie 2019, en présence de Luca Niculescu, l'ambassadeur de Roumanie en France, lors de la présentation à la presse de ce grand évènement culturel entre deux pays latins.

Le ton (libre et décomplexé) est donné car il faisait allusion aux roumains d'origine qui cachaient encore, il n'y a pas si longtemps, leur ascendance à cause de la période sombre des Ceausescu. Sans parler du cliché sur Vlad l'empaleur, alias Dracula, auquel il est difficile d'échapper. Plutôt que de l'occulter, l'affiche des « Temps forts » (cinéma / littérature) joue sur ces deux icônes (Dracula, casque sur les oreilles, se penche sur Edith Piaf) pour la partie française (Napoléon et Maria Tanase, chanteuse roumaine populaire), destiné au public roumain. Le programme, d'un éclectisme rare : cela va de la Techno – spécialité de la jeune scène roumaine – à la littérature, et le cinéma, évidemment, mais pas seulement. Le but est de toucher le public le plus large, tout en intéressant « l'élite », ce, dans toute la France et des deux côtés de la frontière. Soit plus de 200 évènements sur l'ensemble sur notre territoire.

Les temps forts de l'année

L'ouverture se fera à Paris, en présence des deux présidents, Emmanuel Macron et Klaus Lohannis, à la cathédrale St-Louis des Invalides, pour la commémoration des centenaires de la fin de la première guerre mondiale et de la création de la Roumanie, avec un concert de l'Ensemble instrumental de Paris (dirigé par le chef d'orchestre franco-roumain Christian Ciuca) et le Chœur Madrigal (Bucarest).

Exposition Gherasim Luca au Centre Pompidou (MNAM) / à partir du 27 nov 2018, journée d'ouverture de la Saison en France Inauguration de 4 expositions et d'une installation contemporaine au Centre Pompidou : Matisse/Pallady, dialogue autour de la blouse roumaine Gherasim Luca (grand poète roumain qui a vécu à Paris de 1955 jusqu'à sa mort en 1994) Mihai Olos (Atelier Brancusi - première rétrospective en France de cet artiste roumain décédé en 2015) André Cadere (hommage à cet artiste majeur dont les fameux « bâtons » jalonneront les collections permanentes roumaines du Centre Pompidou) Adrian Ghenie (figure emblématique de la jeune création contemporaine roumaine et internationale). Soirée consacrée à G. Luca, mercredi 12 décembre 2018, 18h30 Projection de «  Comment s'en sortir sans sortir  » (Raoul Sangla) – intégralité ou extrait, suivie d'une table – ronde – discussion et une performance en clôture de soirée (Escoffet/Feldman) ;

LITTÉRATURE Quai du Polar (Lyon) / 29 – 31 mars 2019 Focus sur la Roumanie.

Festival du film Roumain, à partir du 7 décembre. Organisé par l'Institut culturel roumain à Paris, Lyon, Strasbourg, Marseille et plusieurs autres villes en France (à partir du 7 décembre 2018). Festival Premiers Plans (Angers) / 25 janvier – 3 février Focus sur le cinéma roumain et carte blanche à Corneliu Porumboiu.

Poitiers Film Festival / 30 novembre – 7 décembre Organisé par le TAP – Théâtre Auditorium de Poitiers, le Poitiers Film Festival rassemble autour de sa spécificité – le film d'écoles – la jeune création cinématographique internationale, les professionnels de la filière et le grand public. Le cinéma de demain et d'ailleurs se découvre ici. Durant huit jours d'effervescence, la jeune création internationale, la profession et le public se rencontrent autour du film d'école et de sa Sélection internationale.
Avant-premières, projections de courts et longs métrages, débats, leçon de cinéma, ciné-sandwiches, séances Piou-piou pour les enfants composent un programme complet pour tous les âges et tous les goûts. L'auteur, metteur en scène et réalisateur Christophe Honoré, à l'honneur du 41e Poitiers Film Festival, animera la Leçon de cinéma sur la question de la transmission, au centre de son film Plaire, aimer et courir vite – Sélection officielle du 71e Festival de Cannes. Lors de cette édition, focus sur l'inventif cinéma roumain avec l'Université Nationale des Arts du Théâtre et du Cinéma de Bucarest. Héritière d'une dictature tragique, celle que l'on nomme la « nouvelle vague » née à la fin des années 1960 (Cristian Mungiu, Cristi Puiu, Radu Muntean, Corneliu Porumboiu...) signe une satire sociale, singulière et salutaire. Qu'en est-il de la génération qui lui succède ?
TÉMOIN : MATÉI VISNIEC Matei Vișniec, né le 29 janvier 1956 à Rădăuți, est un dramaturge, poète et journaliste franco-roumain. Sous le régime de Ceausescu, il découvre dans la littérature un espace de liberté et se passionne pour le surréalisme, le fantastique, le théâtre de l'absurde et la poésie onirique. En un mot, tout ce qui fait oublier le réalisme socialiste. Avant 1987 il s'affirme en Roumanie avec sa poésie épurée, lucide, écrite à l'acide. A partir de 1977 il commence à écrire aussi des pièces de théâtre qui circulent abondement dans le milieu littéraire, mais qui restent interdites de création.

La coopération franco-roumaine à l'échelle d'un département : acteurs, défis, leviers, opportunités... avec le département d'Ille et Vilaine / avril 2019

Le Département d'Ille-et-Vilaine s'inscrit dans une dynamique européenne en favorisant les opportunités de partenariats. Dans ce cadre, il entretient des liens privilégiés avec le Judet de Sibiu en Roumanie depuis 1989. D'une part, le Département d'Ille-et-Vilaine développe les échanges institutionnels avec la collectivité roumaine, le Conseil du Judet de Sibiu, d'autre part, il agit en tant que fédérateur et facilitateur des actions de coopération de son territoire avec le territoire partenaire. La jeunesse et l'éducation constitueront le fil conducteur de la rencontre des partenariats franco-roumains en Ille-et-Vilaine. La thématique de l'égalité entre les Femmes et les Hommes sera également débattue. L'échange d'idées portera entre autres sur : les politiques jeunesses, les échanges éducatifs, le volontariat, la mobilité à l'international et l'engagement des jeunes ainsi que la citoyenneté européenne et le sentiment de l'appartenance à l'Europe. Un espace de témoignages sera offert aux acteurs de la coopération. Un évènement artistique sera également mis à l'honneur.

La littérature en Roumanie en chiffres

L'édition en Roumanie devrait dépasser 1,1 milliard de lei – soit 237,37 millions €, contre 1,086 milliard l'an passé. Selon le cabinet KeysFin, basé à Bucarest, les résultats de l'industrie du livre reposent sur plusieurs tendances éditoriales. Mais une, notable : celle de l'expansion du marché.
Dans les données fournies par le BIEF remontant à 2013 – sur des données 2012 –, on indiquait que le territoire comptait 5733 maisons, avec 542 ayant fait paraître plus de 2300 titres. Sur l'année 2011, le chiffre d'affaires était en revanche estimé entre 95 et 100 millions €, ce qui noterait une évolution absolument sidérante en l'espace de sept années.  
Cependant, une plus récente analyse, présentée en juin 2018, souligne que le secteur était passé à 100 millions € en 2016 – précisant bien qu'il n'existe pas de données officielles – dont 40 % seraient issus du secteur scolaire. Difficile de comprendre malgré tout le grand écart entre les chiffres qu'avance le cabinet KeysFin et ceux collectés par le BIEF. Le marché roumain aurait, de fait, progressé de 16 % en regard de 2012. Et plusieurs points jouent actuellement en faveur de l'édition roumaine. 
 
• L'augmentation des ventes, après un effort des éditeurs pour rendre leurs livres plus attractifs
• Traduction d'auteurs internationaux plus significatifs pour le public
• Concentration des efforts sur le segment Littérature jeunesse
 
Concernant l'activité, le nombre de revendeurs de livres tournerait toujours autour de 350 commerces pour 1000 éditeurs, peu ou prou. Une dynamique qui emploie autour de 5000 personnes, avec de légères fluctuations d'une année à l'autre : « Le marché du livre en Roumanie a considérablement augmenté au cours des dernières années », assurent les experts de KeysFIn. Et concernant les livres pour enfant, le processus actuel a totalement inversé la tendance : passé de presque rien, il devient un moteur de croissance. « Le niveau d'éducation et de culture est la base d'une croissance économique durable, sur le long terme. C'est un signe que le marché a atteint un niveau de maturité », relève l'étude.
 
Des mesures prises au niveau national ont également permis de stimuler la consommation de livres, tout en apportant un fort soutien à une éducation de qualité. Pourtant, sur la période 2012-2016, le nombre de librairies a considérablement diminué, avec 20 % de revendeurs de moins. Sur 2016, la plupart des libraires étaient basés à Bucarest, représentant 21 % de l'ensemble des revendeurs. 
À cette heure, le marché éditorial est concentré entre les mains de quelques acteurs dont les trois premiers sont : 
Grupul Editorial Art SRL, qui affiche 38,2 millions de lei 
Grup Media Litera SRL, à 26,6 millions de lei 
Tarsago Romania SRL, pour 25,3 millions de lei 
Au final, 10 acteurs concentrent 36 % de la production et du chiffre d'affaires, avec 585,3 millions de lei de résultat. 
G.C

Le site de l'institut français de Roumanie 


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