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Dans les poches : Une semaine de lecture avec Olivier Bourdeaut, Lionel Duroy et Meredith Hall

  • Écrit par : Serge Bressan

bourdeaultPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec Olivier Bourdeaut, l’auteur d’« En attendant Bojangles » (2016), qui propose une délicieux texte empli d’autodérision et d’humour. On enchaîne avec le toujours impeccable Lionel Duroy pour un texte-réflexion qui, partant du cas du maréchal Paulus, pose la question : sommes-nous devenus des criminels ? On boucle la semaine avec l’auteure américaine Meredith Hall qui, à 74 ans, propose un premier roman- formidablement bouleversant. Bonne lecture !

OLIVIER BOURDEAUT : « Développement personnel »

En 2016, il avait 35 ans et se sentait tout petit devant l’écriture. Il s’est fait violence, a écrit, connu le grand succès avec « En attendant Bojangles ». Il a enchaîné avec « Pactum salis » (roman moyen) et « Florida » (roman réussi avec une mini-miss qui va se rebeller). Tout roulait pour le mieux pour Olivier Bourdeaut… Il se lance dans un quatrième roman ; pour ce faire, il file à Benirràs dans le nord de l’île d’Ibiza, y trouve une maisonnette (21 mètres carrés). Mais depuis quelques mois, il rame. Il a arrêté la cigarette, sa « fidèle associée », qui avec le café l’aidait à noircir les feuillets. Va-t-il relancer la machine ? Compliqué… Alors, il fait un pas de côté avec « Développement personnel »- un roman empli d’autodérision, assaisonné de bonnes onces d’humour. Bourdeaut aurait-il, lui aussi, cédé à l’autofiction ? A la lectrice, au lecteur de juger… L’auteur confie, élégant et modeste : « Je suis un artiste dégagé ». Et d’évoquer son enfance de cancre à l’école, le jeune adulte pauvre et vidant les poubelles, l’écrivain qui envoyait ses manuscrits … C’était « Médiocrité et mégalomanie »- quasi un art de vie ! « Développement personnel », c’est aussi le livre de la détestation de soi, de l’autodérision « à la britannique » sans oublier quelques conseils pertinents d’écriture !

Développement personnel
Auteur : Olivier Bourdeaut
Editions : Finitude
168 pages
Prix : 18 €

Du même auteur:

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DuroyLIONEL DUROY : « Sommes-nous devenus des criminels ? »

Un titre pour question : « Sommes-nous devenus des criminels ? » Et l’auteur, Lionel Duroy, de compléter : « Vie du maréchal Paulus ». Une fois encore, scalpel entre les doigts, cet écrivain de belle et bonne réputation ausculte, décortique l’âme humaine, ses tourments, des contradictions, ses horreurs… Il rappelle : « Je travaille sur notre capacité à incarner le mal absolu depuis trente ans ». Personnage principal de son nouveau roman : le maréchal Friedrich Paulus, commandant la VIème armée allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’avant-dernier jour de janvier 1943, il est nommé « Generalfeldmarschall » (maréchal) par Hitler- le lendemain, il est capturé par les Soviétiques. Quelques heures plus tard, il se rend au général Rokossovski. La bataille de Stalingrad (400 000 morts dans le camp allemand, entre 500 000 à 1 million de soldats et 100 000 civils pour les Soviétiques) a duré de plus de six mois, elle est terminée. Duroy fait parler Paulus, l’un des personnages principaux de cette bataille- le maréchal saura-t-il expliquer sa soumission à Hitler ? Il n’était ni nazi ni opposant au régime hitlérien. Simplement un militaire de profession formé à l’école prussienne qui prônait l’obéissance aveugle au pouvoir, surtout quand celui-ci a été élu par le peuple…

Sommes-nous devenus des criminels ?
Auteur : Lionel Duroy
Editions : Mialet-Barrault
176 pages
Prix : 19 €

 

HallMEREDITH HALL : « Plus grands que le monde »

Pour décor, une ferme dans le Maine. On lit : « L’amour nous lie, nous les Senter. Mais il ne nous a assurés de rien d’autre que de lui-même. Nous nous aimons. Tout peut arriver ». Des mots écrits par la journaliste et conteuse américaine Meredith Hall qui, à 74 ans, nous offre son premier roman au titre impeccable : « Plus grands que le monde ». Donc, tout commence en 1947 avec l’histoire simple et banale de la famille Senter- il y a le père, Tup, la mère, Doris, et leurs trois enfants, Sonny, Dodie et Beston. Là, dans cette exploitation laitière, c’est une vie modeste, en harmonie avec l’environnement. On y travaille dur, on se contente de petits plaisirs. Un jour, le drame qui va mettre à bas les liens de la famille : Sonny se tue d’une balle du pistolet du père… Explosion de la famille, après l’enterrement la mère qui en veut à son mari, à ses deux enfants qui restent, elle n’ira pas se recueillir sur la tombe de son fils, s’enfermera dans le silence… Le père se réfugie, la nuit, dans un atelier et travaille sur les machines à tisser- une façon de s’inventer une famille parallèle- Dodie et Beston lui en tiennent grief. Sur une période de quinze ans, Meredith Hall fait courir « Plus grands que le monde »- roman bouleversant. Qu’adviendra-t-il de la famille Senter ?

Plus grands que le monde
Auteure : Meredith Hall
Editions : Philippe Rey
366 pages
Prix : 24 €

 


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