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« C’était génial de vivre » de Marceline Loridan-Ivens : quelques bonheurs, un immense malheur…

  • Écrit par : Serge Bressan

faridPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En fin d’un délicat prologue, le réalisateur David Teboul et l’avocate Isabelle Wekstein-Steg écrivent : « Pendant des jours, nous t’avons filmée. Pendant des années, nous t’avons écoutée. Ceci est ton dernier récit ». Un dernier récit joliment titré « C’était génial de vivre ». Le dernier récit de Marceline Loridan-Ivens qui nous avait autant bouleversés qu’enchantés avec deux livres précédents, « Et tu n'es pas revenu » (2015) et « L'Amour après » (2018). Survivante d’Auschwitz-Birkenau, « sœur de déportation » de Simone Veil (1927- 2017), née Marceline Rozenberg à Epinal (Vosges), elle s’est longuement raconté en 2017- 2018 avec David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg, confiant entre autres propos qu’elle ne supportait ni la plainte ni les regrets ni la culpabilité. Peu après, le 18 septembre 2018 à 90 ans, elle s’en allait à jamais- lors de son enterrement, la rabbine Delphine Horvilleur a évoqué « une avocate féroce de l’humanité, qui va plaider comme personne pour sa génération » quand elle demandera des comptes à Dieu… Ce Dieu dont elle aimait dire, d’un « rire généreux et sarcastique » : « Je l’emmerde. Il n’avait qu’à être là en 1942 »… Et au fil des pages pétillantes d’ « un livre éblouissant, qui donne la force de surmonter les épreuves de la vie » selon l’éditeur, d’un livre empli de quelques bonheurs et d’un immense malheur, celle qui a toujours pesté contre sa petite taille a rappelé que son nom de naissance veut dire « montagne de roses » et raconté. Tout. Sa vie, sa famille, son père. Son arrestation et la déportation à l’âge de 15 ans à Auschwitz- « dans les camps, il y a ceux qui survivent et ceux qui ne survivent pas. Il y a ceux qui reviennent et ceux qui ne reviennent pas. Personne ne sait pourquoi. C'est quelque chose qui vient du ciel ». Et puis les engagements politiques. Et encore le cinéma. Et enfin, et surtout l’amour. « C’était génial de vivre », disait Marceline Loridan-Ivens…
 
C’était génial de vivre
Auteure : Marceline Loridan-Ivens (avec David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg)
Editions : Les Arènes
Parution : 10 juin 2021
Prix : 15 €

[bt_quote style="big-quote" width="0"]La mort était complètement entrée dans nos vies. Mes camarades tombaient sans cesse autour de moi. Chacune pensait que, tôt ou tard, elle allait mourir. Nous en avions oublié ce que c’est que le deuil. Pleurer la mort d’une autre nous aurait fait mourir. Il fallait à la fois tout voir et ne rien voir.[/bt_quote]


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