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La tempête et Le Songe d’une nuit d’été : une traversée onirique captivante imaginée par Marie Lamachère

  • Écrit par : Stéphanie de Montchalin

songePar Stéphanie de Montchalin - Lagrandeparade.comLa tempête et Le Songe d’une nuit d’été, deux pièces de William Shakespeare, adaptées en diptyque sur la scène du Théâtre des Treize Vents dans une mise en scène de Marie Lamachère qui réunit sa troupe INTERSTICES  et celle de la BULLE BLEUE. 

La magie au cœur des deux pièces

Deux spectacles s’enchaînent et emportent les spectateurs dans une odyssée tonitruante et onirique où la magie se déploie faisant échouer le public comme les personnages des deux pièces sur une île déserte puis au cœur d’une forêt enchantée. La tempête des âmes et des cœurs y sévit avant un fou rire final communicatif qui se répand aussi bien sur la scène que dans la salle.
Dès l’ouverture de La Tempête, une atmosphère électrisée et hypnotique conduite par un faisceau de lucioles capte notre regard sous le charme de cet essaim surnaturel comme Ulysse le fut par le chant des sirènes. On embarque pour plus de trois heures de spectacle tempétueux, déchaîné, dynamique et enchanteur.

Un théâtre généreux et unificateur

Marie Lamachère tisse à profusion des liens dans son théâtre de partage. Elle marie deux troupes sur la scène : la sienne, Interstices, avec des comédiens de la Bulle Bleue. L’alliance est réussie, souvent pleine de tendresse, perceptible dans le jeu de scène des acteurs qui dépassent pour certains leurs fragilités personnelles et excellent sur scène.
Elle rapproche deux époques, le dix-septième siècle et le vingt-et-unième siècle, enchevêtrant la langue shakespearienne à celle de nos jours, mêlant des costumes d’époque à nos habits contemporains.
Des espaces hors du temps se dessinent et rendent possibles toutes les rencontres : celles des langues comme le français qui côtoie l’anglais, des dialectes…ou bien encore le texte récité qui se voit entrecoupé de pauses musicales. La scène se transformant soudainement en salle de concert où vibrent les cordes des guitares électriques accompagnant souvent des chanteurs.
Les comédiens eux-mêmes se livrent entièrement sur la scène ; leur engagement est total. Ils courent, dansent, chantent, virevoltent dans les airs, circulent dans les gradins…
Le personnage de Prospero est sublime de grandiloquence et de prestance sur la scène dans son long manteau ducal ; celui d’Ariel incarne la magie envoûtante ; Puck, au charme magnétique, électrise la scène. Quant à Caliban, il est acrobatique et farceur à souhait.
Autant de traits d’union qui scellent et ponctuent cette mise en scène débordante de générosité qui est partagée entre tradition et modernité.
Tradition avec un clin d’œil au théâtre baroque où l’illusion est de mise non seulement avec la magie présente dans les deux pièces mais aussi avec un spectacle dans le spectacle qui vient clore Le Songe d’une nuit d’été. Les frontières se brouillent : certains comédiens deviennent des spectateurs qui assistent tout comme nous à la représentation d’une troisième pièce, celle de Pyrame et Thisbé. On finit par perdre tout repère : qui regarde finalement qui ? Puck nous interpelle même directement. Les limites du spectacle glissent progressivement. Une proximité de la scène avec la salle se crée, les comédiens construisent une véritable connivence avec le public.

La langue de Shakespeare revisitée

Un texte classique que Marie Lamachère s’approprie pour le rendre actuel, toujours aussi vivant et parlant pour chacun d’entre nous. Les thèmes abordés dans les deux pièces continuent de questionner de nos jours. On s’interroge sur les relations de pouvoir, sur l’amour, sur la question du genre… Les mots vibrent, scintillent sur des écrans comme une pluie de lettres qui déferlent en tempête, qui se bousculent sous nos yeux, et nous font entrer dans la psyché des personnages.

Dynamique, magique et poétique, cette mise en scène nous entraîne dans une traversée onirique captivante. La magie est au cœur de ce spectacle telle que le souhaitait déjà Shakespeare. La scène s’enflamme d’un bout à l’autre dans un tourbillon tempétueux où les émotions et le rire sont communicatifs.

La tempête et Le Songe d’une nuit d’été
Deux pièces de William Shakespeare
Mise en scène : Marie Lamachère
Avec les comédien.nes de la compagnie La Bulle Bleue : Mélaine Blot, Maéva Brunie, Mireille Dejean, Laura Deleaz, Steve Frick, Arnaud Gelis, Sarah Lemaire, Jean-Noël Papera, Philippe Poli et Mickaël Sicret
Et les comédien·nes de /NTERSTICES : Léo Bahon, Théophile Chevaux, Stan Dentz, Romain Debouchaud, Antoine De Foucauld , Agathe Mazouin, Martin Mesnier, Guillaume Morel, Damien Valero et Zoé Van Herck
Traductions : Julie Etienne et Joris Lacoste
Conception, adaptation et mise en scène : Marie Lamachère
Univers sonore : Sarah Métais-Chastanier
Scénographie : Delphine Brouard
Travail du corps : Delphine Gaud
Travail de la voix : Samuel Zaroukian
Travail théâtre d’objets : Cécile Vitrant
Création et régie lumière : Julie Valette
Création et régie vidéo : Laurent Rojol
Costumes : Cathy Sardi
Régie générale : Julie Valette
Régie son : David Michel
Régie plateau : Paméla De Buhan
Construction Décor : Atelier TRANSE EXPRESS / Daniel Doumergue / Thierry Varenne
et l’équipe technique de La Bulle Bleue : Clément Potie, Sylvie Salmeron et Sébastien Thiaumond
Répétiteur·trices et assistant·tes : Aurélia Gonzalez, Emily Moroney, Agathe Mazouin, Guillaume Morel et Damien Valero
Direction de production : Nathalie Carcenac
Administration : Sylvie Suire
Communication : Nicolas Claveau
Logistique : Christophe Pistuddi
Presse : ZEF / Isabelle Muraour et Clarisse Gourmelon
Accompagnement éducatif : Guillemette Michel, Audrey Prolhac et Delphine Auxietre (régisseuse)
Avec les équipes de direction et de production de La Bulle Bleue : Delphine Maurel, François Pontailler, Laurie Martin, Stéphanie Teillais-Blandamour, Alexey Khaziiev, Fabienne Aubertin, Christophe Maleyran et Valérie Solbes

Production : Cie Interstices
Coproduction : La Bulle Bleue, ESAT artistique et culturel — ADPEP34 Montpellier ; Théâtre des 13 vents Centre Dramatique National Montpellier ; Festival Le Printemps des Comédiens — Montpellier ; Le Vivat Scène conventionnée d’intérêt national art et création — Armentières ; CNCA, Centre National pour la Création Adaptée — Morlaix
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Création soutenue par le Fonds d’Insertion Professionnelle des Acteurs de l’ENSAD — Montpellier
La création bénéficie du Fonds de production du Ministère de La Culture
Création soutenue dans le cadre de la candidature de « Montpellier Capitale Européenne de la Culture 2028 »
La création a bénéficié d’un accueil en résidence à l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières, laboratoire du CNRS et de l’Université Paul-Valéry — Montpellier.
INTERSTICES est membre du collectif d’artistes associés à La Bulle Bleue.
INTERSTICES est conventionnée par Le Ministère de La Culture / DRAC Occitanie.
Elle reçoit les soutiens de La Région Occitanie, de Montpellier Méditerranée Métropole et de La Ville de Montpellier.
La Bulle Bleue est un établissement de l’Adpep34. Elle est soutenue pour ses activités par Le ministère de la Santé et des Solidarités / Agence Régionale de Santé Occitanie, Le ministère de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles Occitanie, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Le Conseil départemental de l’Hérault, Montpellier Méditerranée Métropole, La Ville de Montpellier et Le Cercle des mécènes de La Bulle Bleue.

Crédit-photo : Marie Clauzade

 

Dates et lieux des représentations: 

- Les 2, 3, 4, 9, 10, 11 Juin 2023  à 19:30 au Théâtre des 13 Vents - Montpellier dans le cadre du Printemps des Comédiens 

- Septembre 2024 : CNCA, Centre National pour la Création Adaptée, Morlaix

- Automne 2024 : Le Vivat Scène conventionnée d’intérêt national art et création, Armentières

 

 


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