Le déni d'Anna : une pièce émouvante et intelligente sur le deuil
Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ « L’heure est soudain venue pour moi de raconter le farouche refus du malheur qu’a emprisonné la mort de ma mère ». C’est par cette intention personnelle d’auteure qu’Isabelle Jeanbrau présente sa pièce. L’histoire d’une famille ordinaire, un père protecteur de ses deux jeunes enfants, bouleversés par le cancer de la mère. On suit son évolution de l’annonce de la maladie, la mort, la vie qui continue puis, vingt ans plus tard, la demande des enfants de récupérer l’urne funéraire de leur mère pour l’enterrer. Et ressusciter malgré eux des émotions et tensions enfouies.
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Assemblée : les noces pertinentes du vers hugolien et de la Compagnie provisoire
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Drame en cinq actes et en vers de Victor Hugo créé en 1831 au théâtre de la Porte-Saint-Martin, "Marion de Lorme" raconte l’amour malheureux d’une courtisane qui vécut sous le règne de Louis XIII. Follement éprise d’un certain Didier, simple soldat, elle décide de renoncer à ses amants fastueux parisiens et se retire à Blois en compagnie de cet homme qui ignore tout de son passé. Cependant le marquis Gaspard de Saverny, l'une de ses anciennes conquêtes, la retrouve et déclenche la jalousie maladive de Didier qui le provoque en duel. Or le cardinal de Richelieu avait fait signer au roi un décret interdisant les duels ; les deux rivaux, qui se sont battus sur la place publique, sont ainsi condamnés à l’échafaud. Saverny se fait passer pour mort et organise ses funérailles tandis que Didier, en fuite avec Marion, intègre une troupe de comédiens itinérants. Cependant tous deux sont bientôt découverts et arrêtés. Marion parvient à arracher au roi la grâce des deux condamnés mais les caprices des rois sont légendaires et l’arrêt est révoqué.
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Darius, Stan et Gabriel contre le monde méchant : l’odyssée poético-drolatique de trois anti-héros atypiques
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Darius, Stan et Gabriel sont colocataires. Mon premier est une sorte de Guns N'Roses sur le retour, cheveux longs blonds décolorés, mimiques efféminées et bedaine de cinquantenaire, au chômage depuis peu. Mon deuxième est un maigrelet nerveux qui fait vivre le « ménage » avec ses livraisons à vélo. Mon troisième est étudiant en art et dessine des pochettes de disques pour des groupes de musique désargentés qui le payent au lance-pierre. Mon tout est un trio d’idiots consternants qui n’ont aucune prise sur les évènements auxquels ils sont confrontés et qui décident donc, suite au débarquement intempestif d’un quatrième larron, archétype de la bêtise crasse, du nom de Benoît, de lui voler sa voiture et de rouler jusqu’au Mali pour rejoindre une de leurs connaissances qui vient d’être expulsé de Belgique.
Les pieds tanqués : une partie de pétanque sur fond de guerre d'Algérie
Par Justina Zilyte - Lagrandeparade.fr/ Quand les histoires individuelles prennent en charge l'Histoire collective, nous nous rendons compte de la relativité des vérités historiques. Une relativité, qui loin de désunir les gens, permet à tout en chacun d’accepter les passés personnels et mieux regarder l'avenir. On peut lire dans la note d'intention de Philippe Chuyen, dramaturge et metteur en scène, que « le théâtre peut dans le domaine historique se faire le médiateur efficace d'un travail de mémoire ».
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Les Misérables : Manon Montel donne un nouveau souffle au roman de Victor Hugo
Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Manon Montel est une voyageuse qui parcourt le monde des plus belles œuvres de la littérature française et anglo-saxonne. Ses compagnons de route s’appellent Balzac, Hugo, Molière, Shakespeare, Corneille, Jules Verne, Sand. Dans son baluchon, Manon emporte de quoi nourrir ses appétits livresques. Sa passion des grands textes, elle la partage dans les mises en scène de la Compagnie Chouchenko. Ses spectacles donnent le vertige car rentrer dans l’univers artistique de Manon Montel, c’est s’enivrer d’un plaisir théâtral bu jusqu’à la lie.
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Parlons d’autre chose : un plongeon dans l’adolescence aussi dynamique que touchant
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ « T’es tu déjà demandé si tu faisais les choses parce que tu le voulais vraiment…? » ; « Combien de fois t’excuses-tu dans une même journée…? ». Parfois, une petite remise en question s’impose… Et un recul sur la société peut être le bienvenu. Pourquoi la plupart des jeunes de nos jours manifestent un si grand mal être? Que signifie cette perpétuelle recherche de limites, de jeux dangereux…?
Tous ceux qui errent : un monologue poétique sur l'errance de Nourdine Bara
Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ Sous ce qui ressemble à un abri-bus, un homme seul relate comme pour lui-même les détails d'une démarche administrative qu'il vient d'effectuer parce qu'arrivé de Tunisie, il a besoin de régulariser ses papiers. Voilà pour le commencement -si l'on peut dire, puisque le spectateur, invité au lâcher-prise, prend là une situation en marche. S'ensuit un monologue sur l'errance, que la mise en scène illustre, selon, par une déambulation physique, une distorsion optique ou une projection graphique mobile.
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Cendrillon de Joël Pommerat : la réécriture sensible et drôle du conte à la pantoufle de vair
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Il était une fois une plume vive, espiègle, mordante qui interroge l'humain avec sensibilité et pertinence...
Vol en pique : l'univers décalé et haut en couleurs de Karl Valentin
Par Justina Zilyte - Lagrandeparade.fr/ Ce spectacle cabaret nous « traîne, nous entraîne » dans l'univers décalé et haut en couleurs de Karl Valentin. Le célèbre cabarettiste, comédien et réalisateur allemand enchanta le public bavarois au début du XXe siècle.
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Au beau milieu de la forêt : quand l'Enfer, c'est la famille...
Par Virginie Gossart - Lagrandeparade.fr/ Après quinze ans d'absence, Baptiste revient chez ses parents, dans une maison familiale perdue au coeur de la forêt. Il est accompagné de sa femme, Rose (au prénom si bien choisi et à la robe dont nous vous laissons deviner la couleur). Alors que la vie pourrait reprendre son cours paisible, l'atmosphère se crispe par touches successives, les douleurs du passé et les non-dits prenant le pas sur le cadre bucolique, sur l'insouciance et l'amusement qu'annonçaient ces retrouvailles. Comme dans tout bon conte sanglant qui se respecte, un loup rôde autour de la maison, et trouble de ses hurlements les nuits paisibles.
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Intra Muros : le théâtre en prison, une évasion autorisée
Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Alexis Michalik investit de nouveau la salle historique du Théâtre 13 / Jardin, après y avoir créé Le Porteur d’Histoire en 2012. Comédien, auteur et metteur en scène, le p’tit gars des Abbesses est un montreur d’histoires, un magicien de théâtre. Son théâtre, un vertige littéraire riche, éclectique, profond et ouvert sur un monde qu’il invente de toute pièce avec des textes synonymes de passion, d’inventivité, d’exigence et de liberté. Entouré de comédiens chevronnés à donner le meilleur d’eux-mêmes, les créations d’Alexis Michalik sont des tempêtes qui emportent le public dans les tourbillons de leurs souffles.
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Inséparables : "On sépare tout, grâce à la tronçonneuse!"
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ « On sépare tout, grâce à la tronçonneuse! », Bruno annonce rapidement la couleur : il ne cèdera rien à son ex-copine Nina, devenue sa colocataire. La frontière…matérialisée au sol de l’appartement ! C’est chacun son territoire, et pas de pitié : « Tu souris salope ! (…) et toi tu es poli connard ! ».
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Vangelo : l'Evangile libertaire de Pippo Delbono
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Faire de l'anticléricalisme bête et méchant est à la portée de -presque- tout le monde. Et une démarche qui commence à manquer d'originalité dans le cadre artistique. Pourtant si le titre de Pippo Delbono a déjà les cornes menaçantes d'une vengeance en délirantes et dues règles théâtrales, son génie porte bien plus loin sa réflexion qu'une simple accusation provocatrice et blasphématoire.
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Le cri des Anges : Ally face à l'adversité, monologue poétique et touchant
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ "Mais qu’est-ce que j’ai le droit de faire… ?" C’est le cri d’Amélie Cornu dans le rustique et sympathique théâtre Essaïon. Cette artiste, auteure et interprète de la pièce, livre les sentiments exacerbés d’une femme rongée par la douleur de la perte d'un compagnon que le destin lui a arraché subitement. Dans une succession de scènes tantôt euphoriques, tantôt angoissantes, ses sensations olfactives, auditives, corporelles sont décrites avec beaucoup de poésie. Le témoignage ( vécu?) d’une jeune femme en souffrance, qui partage, non sans lyrisme, et par des pointes d’humour, les questions existentielles qui s’imposent à elle durant cette période de deuil si cruelle : "Des seins qui tombent, c'est l'estime de soi qui se casse la gueule".
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