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Peinture des lointains : exotisme, orientalisme et nature sauvage pour voyager au Quai Branly

  • Écrit par : Delphine Caudal

peinture des lointainsPar Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ « Cette collection permet d’explorer la thématique du regard sur l’autre, et en l’occurrence de l’homme européen sur le vaste monde à l’heure des grandes expositions. (…) Face au choix d’un monde qui lui ouvre ses portes, l’art occidental emprunte différentes voies : cédant à la tentation de l’exotisme (…) il figurera par la suite un regard plus réaliste, ethnographique, attentif à l’autre Â».

Révéler et élucider le regard porté par l’Occident sur les peuples et territoires d’outre-mer… c’est un projet bien ambitieux et un pari brillamment réussi au musée du quai Branly.
Avec élégance, l’exposition « Peinture des lointains Â» présente près de deux cents Å“uvres inédites, choisies avec finesse et intelligence. L’exotisme se manifeste dans toutes ses formes, avec toutes ses nuances et toutes ses couleurs. On remarque les Laques de Jean Dunand, les tableaux de Géo Michel, les estampes et dessins de Tahiti signés Henri Matisse, de Paul Gauguin, accompagnés d’autres Å“uvres tout aussi intéressantes.
Le parcours harmonieux, captivant et artistiquement très séduisant, s’articule autour de trois thèmes : « La séduction des lointains Â», « Le rapport à l’autre – altérité Â», et « l’appropriation des lointains Â». D’intelligibles explications, des extraits de documentaires et des dispositifs pour les malvoyants ponctuent cette admirable exposition.
On salue un formidable travail, accessible aux plus jeunes, qui ne manque pas ses objectifs : interpeller, émerveiller, instruire. Le charme opère prodigieusement bien.

lointainsLe parcours débute par un voyage en mer, l’exotisme en Afrique du Nord et Proche Orient sont mis en exergue.  Se succèdent des peintures représentant les plages de Tanger, rue à Alger, îles de Djerba et de la Réunion… Les variations lumineuses sont saisissantes. « Mosquée dans la basse Egypte Â», de Prosper Marilhat retient particulièrement l’attention par sa lumière chaude et crépusculaire. Des couleurs plus piquantes apparaissent dans la salle suivante : la foule, les souks et les marchés à ciel ouvert attirent le regard.
Un espace est dédié aux Laques de Jean Dunand : « Tigre à l’affût Â», « Antilopes affrontés Â», le travail de l’artiste est accompagné d’un documentaire vidéo présentant la restauration de ces Å“uvres. S’ensuivent des peintures de femmes exotiques, des portraits de chefs sénégalais, femmes kabyles, pour ensuite aborder la question de la domination de l’homme occidental sur ces peuples.
Prennent également place quelques représentations de Savergnan de Brazza, un conquérant des lointains à l’heure des grandes expositions. Les portraits sont majestueux et parfaitement mis en valeur.

On apprécie la tonalité de l’exposition, très instructive et pédagogique. Quelques questions poussent à la réflexion :
« Au siècle des Lumières, ce mode de vie interpelle les philosophes : l’homme ne pourrait-il pas être plus heureux, dans une société non entravée par la morale, non corrompue par la civilisation ? Â».

On aime cette prise de recul, ces différents angles d’étude, qui bien heureusement se démarque de l’exposition coloniale de 1931, où l’on vantait les mérites de la civilisation en montrant des humains en cage...

A voir..indéniablement!

PEINTURES DES LOINTAINS

La collection du musée du quai Branly - Jacques Chirac

COMMISSAIRE : Sarah Ligner, responsable de l’unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine du musée du quai Branly – Jacques Chirac

Du 30 janvier 2018 au 06 janvier 2019

peinture des lointains


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