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« Le coût de la virilité » : Masculinité toxique

  • Écrit par : Guillaume Chérel

virilitéPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ Déjà paru en 2021 (Anne Carrière éditions) et au Livre de poche (2023), « Le coût de la virilité » méritait une version augmentée (et illustrée). C’est chose faite grâce aux éditions Michel Lafon. Dans cet essai, la docteure en Histoire Lucile Peytavin s’interroge non seulement sur les raisons de la surreprésentation des hommes (principaux auteurs des violences et des comportements à risque), mais elle estime le coût financier de l’ensemble de ces préjudices pour l’État et donc pour chaque citoyen.ne.

Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêts à nous… comporter comme les femmes ?! Bien plus raisonnables, généralement.

La version grand format (style « beau livre »), illustrée par Fabrice Haes, semble chaque année d’autant plus d’actualité mais ce sont les femmes (plus ou moins féministes) qui s’intéressent au sujet. Or, « la virilité, en tant que construction sociale, est la véritable cible de cet essai », rappelle l’historienne. Il n’y aura pas de progrès tangible tant que les hommes n’auront pas changé fondamentalement. Le progrès est lent mais ça avance, parmi les « millennials » (ou « génération Y »), quand la religion ne s’en mêle pas. Tout est question d’éducation. Les nouvelles mamans sont évidemment également concernées…

Le livre se découpe en deux parties. Dans la première, l’essayiste explique ce qu'est la masculinité toxique, la virilité, et surtout comment elle se construit, s'intériorise et comment elle est acceptée par la société, dont nous faisons toutes et tous partie, comme étant un comportement normal, et comment elle est perpétuée à travers une éducation genrée (consciente ou non) qui commence même pendant la grossesse. Rappel pour certain.e.s. Information pour d’autres, encore trop nombreux.
L'autrice s'appuie sur des études statistiques, et scientifiques, que l'on peut pas contester (violences faites aux femmes, comportements routiers, parité, économie, etc). En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.

Nos sociétés sont fondées sur un déséquilibre, une injustice (le rapport de force) depuis la nuit des temps : une moitié de la population domine l'autre moitié, c'est un fait, qui a été documenté, étudié, prouvé. Il est temps que cela change. Si les arguments moraux ne suffisent pas, autant être pragmatique et viser le portefeuille. L’État dépense chaque année des milliards d’euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour faire face au « massacre ». C’est un coût pour la communauté, qui doit répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens. Cette réalité tangible, irréfutable, fut longtemps passée sous silence. Lucile Peytavin est membre du « Laboratoire de l’égalité ». Vous avez dit égalité ?

Le coût de la virilité
Editions : Michel Lafon
Auteurs: Lucille Peytavin & Fabrice Haes
192 pages
Prix : 25, 95 €
Parution: 23 octobre 2025


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