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Le plus beau but était une passe : Jean-Claude Michéa, football, spectacle et business…

  • Écrit par : Serge Bressan

michéaPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Se souvenir d’Eric Cantona et d’une de ses répliques cultes dans « Looking for Eric », le film de Ken Loach. Le « working class hero » demande à « King Eric » quel a été, durant toute sa carrière, son plus beau but… et « Canto », de répondre : « Mon plus beau but ? C’était une passe ! » Cette réplique a inspiré le philosophe Jean-Claude Michéa pour son recueil paru originellement en 2014 et réédité cette année à la veille du Mondial disputé en Russie- le titre : « Le plus beau but était une passe ». Tenu pour l’un des penseurs les plus atypiques en France, il a publié de nombreux essais dont « Notre ennemi le capital ». Dans son livre consacré au ballon rond, il explique que « le football s’est progressivement transformé en sport business et en sport spectacle, où les valeurs traditionnelles du beau jeu et du fairplay sont en voie de disparition parce qu’elles ne sont pas rentables ». En soi, une telle analyse ne présente rien d’original, relève même de la plus banale et élémentaire du monde du foot. Mais, l’air de rien, Michéa pousse la réflexion, évoque ce soft power d’un monde qui se sert du football pour ériger en principe « le contrôle du temps de cerveau disponible destiné à faire passer l’amère potion libérale », un monde qui procède de la même façon avec l’industrie de la mode, l’univers numérique ou celui de la world music. Et en creux, se fondant sur l’évolution du football depuis ces trente dernières années, Jean-Claude Michéa déroule une critique acide de l’économie politique…

Le plus beau but était une passe
Auteur : Jean-Claude Michéa
Editions : Climats / Flammarion
Parution : 4 avril 2018
Prix : 15 €


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