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Une semaine de lecture avec Paul Fournel, Lionel Froissart et Simonetta Greggio

  • Écrit par : Serge Bressan

fournelPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le toujours impeccable Paul Fournel pour un voyage en Haute-Loire en trente-trois nouvelles. On enchaîne avec Lionel Froissart, l’un des meilleurs écrivains du sport automobile (et pas que !), qui se met en « je » pour évoquer Ayrton Senna, trente ans après sa mort dans un accident sur le circuit d’Imola. On boucle la semaine avec la romancière, journaliste et scénariste Simonetta Greggio pour (tenter de) percer le mystère B.B.- comme Brigitte Bardot…Bonne lecture !

PAUL FOURNEL : « Imagine Claudine »

Direction la Haute-Loire. On s’arrête dans un village qu’on appellera, pourquoi pas, Chamoison. Un village sorti de l’imagination du toujours délicieux et prolifique Paul Fournel, pédaleur infatigable capable de passer de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle, créé en 1960 par l’écrivain Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais) à des ouvrages sur les athlètes ou encore le cyclisme. Là, nous le retrouvons avec « Imagine Claudine », un emballant recueil de trente-trois nouvelles toutes unies les unes aux autres, avec des personnages déjà vus et croisés dans au moins deux de ses précédents livres. Là, dans ce village autour duquel on a construit des maisons- en quelque sorte, la ville vient à la campagne, il y a d’abord Claudine, « la grosse Claudine »- avec elle, ça ne rigole pas, elles est odieuse et devenue riche et indécise. On se demande comment elle a pu se retrouver prof de gym et s’en prend avec venin à la veuve Wasserman, « un pied dans la vie, un pied dans la mort », dont on se demande qui a bien pu détruire la maison. Le temps passe, le village change- c’est inéluctable… et, agile, malin, observateur à l’œil de lynx, Fournel sait parfaitement pointer légèrement mais efficacement l’époque que certains trouvent formidable, d’autres inconséquente.

Imagine Claudine
Auteur : Paul Fournel
Editions : P.O.L
210 pages
Prix : 18 €

 

froissartLIONEL FROISSART : « L’icône immolée »

La veille déjà fut funeste : le pilote autrichien Roland Ratzenberg se tua sur le circuit d’Imola, lors des essais du Grand Prix de San Marin. Etoile alors du monde de la Formule 1 après avoir bataillé avec le Français Alain Prost les saisons précédentes, le Brésilien Ayrton Senna fait savoir qu’il ne prendra pas le départ de la course le lendemain. Puis il en décida autrement : il prit le départ, comme il le raconte dans « L’icône immolée » sous la plume de l’excellent Lionel Froissart. Celui-ci, pendant une quinzaine d’années, a côtoyé au plus près le pilote brésilien. Ainsi, dans ce livre annoncé comme roman, Froissart (l’un des meilleurs journalistes de la F1, avec Johnny Rives) se glisse derrière Ayrton Senna. Lequel raconte. Un week-end maudit, un 1er mai 1994 (trente ans déjà…) d’horreur… et soudain, à l’entame du septième tour dans la courbe de Tamburello, rupture de la colonne de direction de sa Williams FW16-Renault… Senna percute un mur à plus de 200 km/h. quelques heures plus tard, il meurt à l’hôpital… Mieux que personne, Lionel Froissart ne manque rien de l’avant-course, de la course. Un récit « dans la peau d’Ayrton Senna »… et puis, l’après, le voyage d’Italie vers le Brésil, les obsèques au cimetière de Morumbi sur ces collines qui plongent sur Sao Paulo…

L’icône immolée
Auteur : Lionel Froissart
Editions : en exergue
194 pages
Prix : 18,90 €

 

albinSIMONETTA GREGGIO : « Mes nuits sans Bardot »

Sur la route des Canebiers à Saint-Tropez, la Madrague. La propriété qu’en 1958, a acquise Brigitte Bardot, 24 ans alors et qui, deux ans plus tôt, illumina « Et Dieu… créa la femme », le film de Roger Vadim. De nombreuses années plus tard, une femme s’est assise sur le muret de la propriété de celle qui a abandonné le cinéma en 1973, à 39 ans. N’empêche ! le mythe et la légende perdurent. Le mystère B.B. aussi- ce qui a inspiré « Mes nuits sans Bardot » à la romancière, journaliste et scénariste Simonetta Greggio. On lit des mots de Bardot : « On a cru me connaître parce qu’on m’a vue nue. Personne ne sait qui je suis vraiment ». Dans « Mes nuits sans Bardot », donc la femme sur le muret de La Madrague. Elle est venue pour percer le « mystère B.B. », « une des premières femmes libres et qui a vraiment prôné l’émancipation féminine ». Avec un art parfait et une belle maîtrise technique, l’auteure fait correspondre les histoires de la star et de son héroïne. Au fil des pages, passent Colette, Roger Vadim, Marlon Brando, Jean-Louis Trintignant, Serge Gainsbourg… On pourrait même entendre le vrombissement d’une Harley Davidson avec laquelle on ne craint personne, ou encore les clochettes d’argent de ses poignets. On pourrait voir à sa taille des médailles d’Impérator…

Mes nuits sans Bardot
Auteure : Simonetta Greggio
Editions : Albin Michel
320 pages
Prix : 20,90 €

 

 

 


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