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Le dernier envol du papillon : les mémoires douces-amères d’une geisha dans un somptueux récit historique et intimiste

  • Écrit par : Michelle Gagnère

dernier envolPar Michelle Gagnère - Lagrandeparade.fr/ L’histoire se déroule à Nagasaki, au 19ème siècle, à une époque charnière où le Japon s’ouvre peu à peu à l’Occident, mais où les relations de la population avec les étrangers restent extrêmement rares. Kicho est la plus belle des courtisanes du quartier de Maruyuma, une geisha qui officie dans une maison de plaisir. Mais alors que son statut leur permet de choisir ses clients, Kicho n’en refuse jamais aucun et les accepte tous, du marchand le plus méprisable au médecin étranger, pourvu qu’ils aient les moyens de s’offrir ses coûteux services.

Au travers de ce manga on découvre la vie quotidienne de ces femmes dans leur contexte historique. Souvent vendues aux maisons de plaisir dès leur plus jeune âge, à l’instar de Tama, la petite fille qui sert de servante à Kicho, les geishas peuvent racheter leur dette et retrouver la liberté. Au fil des jours on suit ces femmes, apprenant peu à peu à connaître leur univers, et les problèmes auxquels elles sont confrontées, notamment la maladie, la vérole faisant des ravages à cette époque dans ce milieu.

Kicho pour sa part, a racheté sa dette il y a déjà longtemps, pourtant elle est revenue d’elle-même pour se vendre. Quel lourd secret cache la jeune femme pour qu’elle ait besoin de tant d’argent ? Qui est Kenzo, ce jeune homme que le Docteur Thorn, un hollandais installé sur le port dans le quartier étranger, prend comme apprenti, et quels sont ses rapports avec Kicho ? Qui est cet homme qui s’éteint doucement à l’hôpital ? Peu à peu l’histoire se dévoile, triste et poignante. La mort rôde alors que la vie s’écoule doucement, comme celle des piérides, ces papillons aux bouts des ailes noires, qui ne survivent pas à l’été.

Les dessins en noir et blanc sont magnifiques, réhaussés par le fond noir des pages. Les décors sont précis, les costumes particulièrement détaillés. Les corps, les coiffures et les visages des courtisanes, et surtout de Kicho, sont absolument magnifiques et très travaillés. Le tout est très pudique, jamais racoleur, malgré le thème et la nudité, l’histoire se concentrant sur les états d’âme des personnages. C’est une oeuvre envoûtante, chargée d’émotion, triste et mélancolique. 

Le format de ce manga, qui se lit dans le sens japonais, plus grand que les volumes habituels, et sa magnifique couverture, renforcent le côté exceptionnel de ce one-shot qui nous a totalement convaincus.


Le dernier envol du papillon
Editions : Glénat
Scénario et dessin : Kan Takahama
Prix : 10,75 € 
En librairie depuis le 5 avril 2017


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