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Petits sauts délicats avec grands écarts : entre rêve et réalité, un enchantement...

  • Écrit par : Dominique Flacard

musique Par Dominique Flacard - Lagrandeparade.fr/ Cet album dont les musiques, à l'exception de deux titres, ont été composées pour le spectacle de Mary Underwood et Philippe Genty «  Paysages intérieurs Â» est dédiée à la petite fille de René Aubry. Ce musicien autodidacte a composé pour la compagnie de danse de Caroline Carlson pendant quinze ans, puis pour le théâtre de marionnettes de Philippe Genty, pour le cinéma, la télévision. Sa musique, porteuse d'images, nous emmène dans un univers onirique et mystérieux.

La circulation de petits motifs musicaux répétés, les variations de timbre, le refus de l'emphase et du lyrisme nous plongent dans une ambiance intimiste et confidentielle, dans le règne du microcosme. Des sons légers se glissent subrepticement apportant douceur et mystère à l'ensemble des titres de l' album. Le discours musical tout en finesse et délicatesse offre une musique lumineuse qui s'ouvre vers différentes directions. La prédilection pour les cordes et les bois favorise les sonorités douces et intimistes proches de l'univers de la chanson. Les motifs s'enchainent avec simplicité, une sorte d'évidence comme si la musique que nous découvrons était déjà là, connue de nous. Les appels légers évoquent la nature ; un jardin au repos au confin du silence nous est dévoilé. Les nuances en demi teintes : piano, mezzo piano, mezzo forte, pianissimo contribuent à la douceur qui émane de cet enregistrement que René Aubry a réalisé chez lui. Il joue des guitares, mandolines, banjo, fait appel à Benoit Dunoyer de Segonzac pour les interventions à la contrebasse et Renaud Gabriel Pion pour les soli de clarinette. Les interventions vocales sont confiées à Madeleine Roseth, Benedikte Sandberg, Scott Koeler et Simon Rann.

Un univers enchanteur, proche de celui que procurent les boîtes à musique, est produit par ces répétitions un peu mécaniques, légères qui s'estompent pour se perdre dans quelques sons ultimes et s'arrêtent à l'instant où elles pouraient lasser. Le temps semble suspendu voire arrêté comme oscillant autour des variations infimes du timbre, on passe de la mandoline à la guitare puis au banjo sans s'apesantir. La musique, comme un paysage perçu sous différents angles, tout en douceur, produit un effet hypnotique. Les nappes sonores, les sons tenus, les voix traitées comme des instruments, l'écriture horizontale, l'absence de thème mélodique dans plusieurs titres nous plongent dans l'attente, dans la suspension, entre rêve et réalité. « Wayfaring Â» dans lequel la clarinette et la voix claire, désincarnée se relaient le discours musical sur des tenues sonores regroupe toutes ces caractéristiques : à la fois lumineux, étrange, léger, en suspension. Chaque titre nous transporte dans un paysage particulier tant la musique est riche en images et suggestions. Un réel enchantement !!

Petits sauts délicats avec grands écarts / René Aubry

Label : Hopi Mesa

 


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