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Derniers remords avant l’oubli
 : un huit clos qui met en lumière la faillite des êtres et des mots

oubliPar Justina Zilyte - Lagrandeparade.com/ C'est dans une belle maison de campagne, autrefois cadre bucolique d'une histoire d'amour tumultueuse entre Pierre, Paul et Hélène que se déroulent les retrouvailles du trio et de leurs nouvelles familles. Alors que Pierre est resté dans la maison, prisonnier d'un passé douloureux, Paul et Hélène sont partis d'abord ensemble puis séparément refaire leur vie.

Ce dimanche cristallise les tensions et la rencontre se fait sur fond d'argent, de regrets et de rancœur que les années n'ont pas effacés. Comment survit-on à son passé, à soi et au miroir déformant que nous offrent les réminiscences de la jeunesse ? Dans sa note d'intention, E. Séverac-Schmitz écrit « Le choix d’une œuvre ne serait pas pleinement sensée s’il n’y avait derrière elle une part de mystère à explorer, quelque chose enfoui au cœur du sujet qui nous émeut et nous parle et dont nous voudrions témoigner. Les trois personnages principaux nous renvoient à ce que la jeunesse et l’amour peuvent avoir de plus beau et de plus espérant. Ils sont nous, nous sommes eux. Ils sont les témoins du temps qui passent, des utopies oubliées d’une génération 68 pour laquelle tout semblait possible. »

Le huis clos proposé par Guillaume Séverac-Schmitz met en lumière le texte et la tension du langage qui lui est propre car il ne s'agit pas seulement de regarder la faillite d'une relation mais aussi celle des mots et de la communication. Les mots sont discordants, incapables d'opérer l'union des êtres et les silences deviennent éclatants, inéluctables.

La mise en scène est sobre, pragmatique et s'organise autour de petites scènes que la mise en lumière oriente efficacement sur la scène. On circule dans la maison au gré de la clarté et différents points de vue nous sont offerts sur un même lieu. La musique ponctue l'évolution du drame dominical de façon énergique et accentue la portée des mutismes. Quant au jeu des acteurs, il appartient à un théâtre dit « classique »  et nous invite à découvrir ou à redécouvrir le texte de Lagarce avec plaisir.


Derniers remords avant l’oubli

De Jean-Luc Lagarce - éd. Les Solitaires Intempestifs
Conception et mise en scène : Guillaume Séverac-Schmitz

Dramaturgie : Clément Camar-Mercier
Avec Clément Aubert, Jean-Toussaint Bernard, Caroline Fouilhoux, Marie Kauffmann, Adrien Melin, Anne-Laure Tondu
Scénographie : Angéline Croissant et Guillaume Séverac-Schmitz

Création lumières : Léo Grosperrin et Guillaume Séverac-Schmitz

Collaboration lumières : Kelig Le Bars
Réalisation images : Collectif Eudaimonia 
Création musique : Guillaume Séverac-Schmitz

Création costumes :Emmanuelle Thomas
Régisseur général et son : Yann France

Dates et lieux des représentations: 

- Les 27 et 28 février 2020
 au Théâtre Le sillon, Clermont l'Hérault

- Le 10 mars 2020 - Scène nationale de Narbonne

-  22 au 24 avril 2020 - Théâtre Sorano, Toulouse

- 12 et 13 mai 2020 - Théâtre d'Angoulême

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