Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Lorsque le rideau se lève, on est saisi : on dirait une œuvre de Pierre et Gilles, les deux artistes gay qui ont réussi le tour de force de faire de Zahia une icône. Ces références ne sont pas gratuites pour présenter « Evita, amour, gloire, etc… », puisque le spectacle sur Eva Peron est joué par un homme, Sebastian Galeota, méconnaissable en créature vêtue d’une robe blanche géante, à la forme d’une meringue, d’un iceberg, que dis-je ? D’une montagne de chantilly !

Il fallait bien ça pour illustrer la vie, la légende de l’argentine Eva Peron. Madonna s’y est cassé les dents, dans « Evita », au cinéma. Pas Sebastian Galeota, superbe drag-queen glamour à la forte personnalité, la voix puissante, et à l’humour ravageur. On dirait parfois Amanda Lear, coiffée d’un chignon imitant Dalida… Nous exagérons à dessein. Nous ne sommes pas chez Michou. Sebastian Galeota ne raconte pas, il ne joue pas, il incarne littéralement Eva Perón ! Et son accent hispanique s’y prête à merveille.

Mais reprenons depuis le début. Eva Duarte part de sa province natale et arrive à Buenos Aires. Elle sera comédienne à la radio, puis au cinéma, gravira les marches du succès, rencontrera plusieurs hommes, dont Juan Peron, le général qui monte… et Julio, son coiffeur. « Tout a été dit sur Eva Peron, tout reste encore à dire… », disait Eva Peron elle-même. Avant de disparaître prématurément, d’un cancer à 33 ans. Adulée de certains, haïe des autres, aujourd'hui encore, Eva Perón (1919-1952) divise les Argentins. Alors, qui était vraiment Eva Duarte, comédienne issue d’un milieu modeste devenue l'épouse de Juan Perón, président de la République argentine ? Pour tenter de le comprendre, Stéphan Druet a imaginé ce spectacle, où le coiffeur et confident d’Evita retrace devant nous le parcours d’une femme fascinante jusque dans ses contradictions. Jusque dans la maladie, jusqu’à la mort.
Sur scène, dans la fameuse immense et magnifique robe blanche (créée par Franck Sorbier), sur laquelle des images d’archives sont projetées (l’effet est saisissant), avec perruque blonde et maquillage subtil, Sebastian Galeota réalise une formidable performance. Celle qui venait du peuple, s’adressait au peuple. Aujourd’hui, par la voix de Galeota, elle continue de vivre dans un théâtre voisin de l’ancienne rédaction de Charlie Hebdo. Wolinski aurait adoré.
 
Evita, écrit et dirigé par Stéphane Druet
Joué par Sebastian Galeota.
Costume de Franck Sorbier
Dimanche et lundi à 20 h à la Comédie Bastille, 5, rue Nicolas-Apert – 75011 Paris
Location : 01 48 07 52 07 / www.comedie-bastille.com

Dates et lieux des représentations: 

- Du 7 au 30 juillet 2016 au Festival d'Avignon Off à 20h au Théâtre des 3 soleils ( 4, rue Buffon, Avignon)

- Le jeudi 1 février 2018 au Théâtre Jacques Coeur - Lattes ( 34) dans le cadre du Festival Imprudence.

- Du 22 novembre 2019 au 22 janvier 2020, du mardi au jeudi, au Théâtre de Poche Montparnasse (75 Boulevard du Montparnasse, 75006 Paris)

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