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L’homme assis dans le couloir : l’histoire d’un désir total

l'homme assis dans le couloirPar Victor Waqué - Lagrandeparade.com/ « L’homme assis dans le couloir », c’est un cours récit méconnu de Marguerite Duras. Du 18 juin au 6 juillet 2019, cette histoire intense et violente se déroule sur les planches du théâtre « Les déchargeurs ». Les mots finement taillés de l’écrivaine prennent vie dans ce seul sur scène intimidant, qui mêle les différentes formes du désir.

Sur scène, une femme imagine une rencontre. Elle prend des notes sur papier, fait des corrections, se parle, pour finalement taper à la machine le texte en construction. L’histoire prend vie sous nos yeux, racontée par son auteure.
Elle imagine deux inconnus à l’orée d’une maison en campagne. Ils s’observent à la dérobée, goulûment et intensément. Leurs corps expriment ce que les mots ne disent. Un désir à distance qui va finalement se consommer dans un corps à corps, violent et intense, dans un érotisme brut et charnel. Un échange entre un homme et une femme qui ne connaît pas de limite.

C’est une pièce qui parle du désir au pluriel. Le désir d’une personne qu’on souhaite posséder avant même de la connaître. Le désir de l’union de deux corps. Le désir de violence. Le désir de désirer. Le désir de personnages imaginaires. Le désir de son auteure devant sa propre imagination. Le désir du spectateur…

Pendant ce récit haletant, l’auteure sur scène vibre à l’unisson de son histoire dans une intimité troublante. Sa narration se combine à ses gestes. Elle s’adonne à l’intensité de son imagination, sans limite et sans gêne. Comme si elle était seule, elle se caresse, son visage s’imprègne d’un violent désir, sa voix tremble d’excitation et sa respiration s’accélère.

Cette image est déstabilisante. Alors que le texte est magnifique d’érotisme et de beauté littéraire, voir cette femme se lanciner, écroulée de désir transforme ce texte en un moment assez grossier et parfois même dérangeant. Les suggestions du texte sont effacées par l’image de ce personnage sur scène.
La comédienne joue avec succès cette femme vulgaire – et presque ridicule - qui agit comme si elle était seule en plein fantasme. Ce qu’on garde pour soi est ici mis en plein jour, le désir intime est crié devant les spectateurs.

« L’homme assis dans le couloir » nous montre toute l’intensité du désir, sous différentes formes et sans limite. A chacun de voir celui qui lui correspond.

L’homme assis dans le couloir
Texte : Marguerite Duras
Mise en scène : Gabriel Garran
Comédienne : Marie-Cécile Gueguen
Musique : Pierre-Jean Horville
Lumières : Franck Thévenon
Décors : Jean Hass
Assistant mise en scène : Bruno Subrini
Durée : 1h05

Dates et lieux des représentations :
- du 18 juin 2019 au 6 juillet 2019 - Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi à 21h30 - aux Déchargeurs / Le Pôle ( 3, rue des Déchargeurs, RDC Fond Cour, 75001 Paris)

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