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Laura Laine : le fashion design à la mode finlandaise

Laura LainePar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Laura Laine vit à Helsinki. Après ses études de "fashion design", elle a commencé à travailler comme illustratrice. Aujourd'hui, elle compte parmi ses clients le magazine Vogue ( Japon et Allemagne), Sephora, Elle, Zara, H&M, The New York Times, The New Yorker, The Guardian, G.A.P... Ses créations ont été exposées à New York, Londres, Los Angeles, San Francisco, Rugby et Helsinki. Nous sommes ravis d'accueillir ses superbes modèles sur notre site...et de vous donner ainsi l'occasion d'admirer leurs courbes singulières, leurs allures élégamment dégingandées, leurs chevelures médusiennes et leurs tenues excentriques. En septembre, à la Grande Parade, on fait une rentrée stylée!

 

Quelles études avez-vous suivies? Pourriez-vous nous expliquer qu'est-ce que l'on apprend spécifiquement dans les cours de dessin de mode?
J’ai un diplôme en design de mode de l'Université d'Art et de Design d'Helsinki. J’y ai étudié les motifs et la gravure, l’histoire de l’art et de la mode, les matériaux et le design, entre autres sujets. J’ai également eu la possibilité de suivre deux cours sur l'illustration de mode.

Vous avez travaillé pour de très nombreuses grandes marques de la mode...les consignes de ces grandes maisons sont-elles très précises et contraignantes? ou avez-vous une grande part de liberté?
Travailler avec les clients exige toujours des compromis en termes d’expression artistique, mais le degré de ces compromis peut beaucoup varier. Le meilleur résultat possible est créé lorsque la communication et de l'information sont aussi claires que possible au début, et lorsque je connais le cadre dans lequel je peux travailler. Je pense que les contraintes ont du bon, qu’elles créent des challenges créatifs, elles me poussent à trouver des solutions hors de ma zone de confort. Habituellement, quelque chose de nouveau s’ouvre comme ça aussi.

Dans quels cadres ces marques utilisent-elles vos illustrations par exemple?
Cela dépend des cas, cela va de la promotion d’un produit dans des magazines à la décoration dans des grands magasins ou des panneaux d'affichage dans les rues.

Vos modèles sont toujours très excentriques. Êtes-vous vous-même quelqu'un d'excentrique? quelqu'un qui aime la singularité?
Je ne suis probablement pas le meilleur juge pour dire cela , mais - ce qui est sûr - c’est que je n’essaie pas consciemment de me démarquer. J’ai toujours eu mon propre style pour faire les choses et je suis très précise sur ce que je veux.

Vous semblez travailler particulièrement sur l'effet de mouvement....une nécessité quand on fait du dessin de mode?
Je ne pense pas que ce soit une nécessité… je suis intéressée par les deux extrémités, à la fois créer un mouvement fluide ou un monumentalisme statique. Je pense que les deux servent leur but dans le bon contexte. Le mouvement est, bien sûr, quelque chose qui donne de la vie au vêtement, si c’est cela que vous cherchez. Il facilite également la création de la tridimensionnalité à l'image, et la création de compositions intéressantes.

Les membres sont souvent très fins, soumis à des contorsions qui donnent des airs étranges à vos personnages...pourquoi?
J’aime produire ces effets-là, oui. Je suis intéressée par des organismes qui sont sur le point de tourner complètement à la caricature mais qui ont encore le sens du réel. C’est également quelque chose qui les rend  « dérangés » d'une manière subtile, et peut-être même laids pour l’oeil de certaines personnes. Il y a quelque chose dans le traitement du corps d'une manière tordue et dure que je trouve beau, la façon dont Egon Schiele le fait par exemple. L'autre aspect de la question est d'aider la composition. En déformant le modèle, je peux créer des formes et des compositions librement dans un mépris presque complet de l'anatomie humaine.

Pas de filles aux cheveux courts...parce que, décidément, vous adorez dessiner des chevelures qui ondulent et monopolisent presque toute l'attention du lecteur?
Les cheveux sont un élément qui me permet de créer ma composition aussi. Avec la torsion de l'anatomie humaine, je ne peux pas aller aussi loin  que je veux, si je souhaite encore maintenir un certain sens du réel en elle. Mais, avec les cheveux, je peux imaginer toutes les possibilités les plus folles et cela ressemblera toujours à des cheveux. J’aime le fait de pouvoir ajouter des volumes à l'illustration grâce à la chevelure, c’est encore plus amusant de créer différentes formes et styles.

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Vos modèles sont pétillantes, espiègles, extrêmement expressives: comment naissent-elles dans votre imagination?
Je veux dessiner des filles qui ont de la personnalité, qui ont une histoire en elles, et qui ne sourient pas seulement comme des top model traditionnels. Les caractères sont basés parfois sur des gens que je connais, parfois juste sur une fille que j’ai croisée quelque part. Ce ne sont pas des portraits, donc je dois juste avoir un point de départ et l'image naît de cela.

Avec quels outils et matériaux travaillez-vous pour concevoir vos dessins?
Je dessine principalement avec seulement un crayon sur du papier. Parfois, j’utilise des marqueurs et des crayons de couleur. J’aime les « mechanical pencils » ( des crayons avec un noyau de pigment solide remplaçable et extensible mécaniquement que l’on appelle un «plomb» . Le plomb, souvent en graphite, n’est pas lié à l'enveloppe extérieure, et peut être retiré mécaniquement lorsque sa pointe est usée. ) , les meilleurs crayons ! J’ai juste ensuite à numériser et retoucher autant que nécessaire pour rétablir ce qui s’est perdu dans la numérisation.

Enfin, si vous aviez - un jour- l'occasion de dessiner un personnage célèbre de la littérature ( jeunesse ou adulte), lequel serait-ce et pourquoi? Avez-vous d'ailleurs l'occasion d'oeuvrer dans d'autres domaines que la mode?
Je serais probablement tentée pour un caractère comme Lady Macbeth parce qu’elle a une puissance dramatique fantastique et parce que ses tenues font naître des possibilités multiples.
J’ai fait un peu de travail en dehors de l'illustration de mode tels que d’illustrer les signes du zodiaque; j’ai illustré un poème de Christina Rossetti pour The Purple Book. Je prends vraiment plaisir aussi à travailler avec quelque chose qui n’est pas directement lié à la mode!

Le site de Laura Laine

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