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L’enfant perdue. L’Amie prodigieuse IV : Elena Ferrante, fin de l’histoire…

FerrantePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Et voici donc venu le temps des adieux. La fin d’une saga, « L’amie prodigieuse », avec un quatrième et ultime tome titré « L’enfant perdue ». Son auteure : l’Italienne Elena Ferrante- dans le monde de la littérature depuis près de vingt-cinq ans mais dont on ignore puisqu’à l’image d’un Thomas Pynchon, elle a choisi l’anonymat. Ainsi, d’elle, on ne sait toujours rien- même pas si, derrière ce patronyme ou ce pseudonyme, se cache une femme ou un homme, ou peut-être les deux comme une rumeur du côté de Rome le laisse imaginer… Mais est-ce vraiment important quand l’auteur(e) confie, dans un des rarissimes entretiens qu’il / elle accorde toujours par mail, que ses écrits et ses livres se suffisent à eux-mêmes, et qu’il / elle n’a pas besoin d’y ajouter oralement des explications… L’écrit, encore l’écrit, seulement l’écrit…

L’an passé, à la même époque à la fin du « Livre III » de la saga, nous laissions Lila au moment où elle lançait son entreprise d’informatique avec Enzo tandis qu’Elena, enfin, accomplissait son rêve, c’est-à-dire aimer Nino et être aimée de lui, quitter son mari et risquer d’anéantir sa carrière d’écrivaine, elle qui était devenue une auteure connue et reconnue. Elena et Nino, c’est une passion dévorante avec escapades folles. Un jour, lorsqu’Elena revient à Naples, on lui fait savoir que Lila voudrait absolument la (re)voir… A l’identique du premier livre de L’amie prodigieuse, L’enfant perdue se présente sur le même schéma avec trois thèmes : « Maturité », « Vieillesse », « Epilogue »… Seule différence : le temps est passé par là, la vieillesse pointe sur cette saga d’une amitié qui court sur soixante ans d’une histoire de femmes, d’une ville (Naples) et d’un pays (l’Italie).
Dans ce dernier livre de « L’amie prodigieuse » (saga traduite dans quarante-deux pays à travers le monde), au moment des adieux, on saisit encore mieux l’art et la manière de l’auteur(e). Il y a dans toutes ces pages (pas moins de 550 pour « L’enfant perdue ») un souffle, une intensité, un lyrisme qui rappelle les grands romanciers du 19ème siècle. Interrogée par mail par l’hebdo « L’Obs », Elena Ferrante confie : « J’ai parfois recours à certains des puissants outils de la littérature populaire : toutefois, que je le veuille ou non, je sais bien que nous vivons dans une période totalement différente de celle pendant laquelle cette littérature a exercé sa fonction. Autrement dit- même si c’est un peu dommage-, je ne saurais en aucun cas être Alexandre Dumas… »
Avec ce quatrième et ultime livre de la saga, Elena Ferrante a offert un beau texte sur l’amour mais aussi et surtout sur l’amitié. Mais oui, il faut s’y faire : l’histoire est finie. Elena Ferrante l’assure : « L’histoire de Lila et Lena est terminée. Mais j’en ai d’autres en tête, et j’espère réussir à les écrire. A les publier, je ne sais pas… » Une certitude, une fois « L’enfant perdue » refermé : lectrices et lecteurs n’oublieront pas de sitôt Lila et Lena. Et iront, pour nombre d’entre eux, jusqu’à Naples pour croiser, qui sait, un jour l’une ou l’autre de ces deux femmes. Ou peut-être même les deux !

L’enfant perdue. L’Amie prodigieuse IV
Auteur : Elena Ferrante
Editions : Gallimard
Parution : 18 janvier 2018
Prix : 23,50 €

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