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Une semaine .. pas plus : bobards dare dare à tire-larigot !

  • Écrit par : Valérie Morice

une semainePar Valérie Morice - Lagrandeparade.com/ « Quiproquo » : malentendu concernant un sujet ou une personne, utilisé pour créer une situation comique au théâtre. « Une semaine… pas plus », démarre fort en quiproquos, c’est sur cela même que la pièce va s’articuler durant 1h15.

Paul vit avec Sophie, mais Paul ne la supporte plus au point d’avoir envie de la frapper, c’est épidermique. Tous les petits gestes du quotidien qui alimentent le couple deviennent pour lui une véritable torture. La solution pour Paul, dépourvu de courage (de « couilles » pourrait-on dire aussi familièrement, tandis que Sophie avouera quant à elle plus tard manquer de cruauté) : suivre à la lettre la théorie selon laquelle une cohabitation à trois ne peut pas fonctionner, car il y en a toujours un de trop qui mettra le ménage en péril. Il va dès lors faire de son meilleur ami Martin, pris au piège malgré lui, le complice idéal en avouant à Sophie à coups de mensonge, que celui-ci vient de perdre sa mère, écrasée par un camion, démembrée et décapitée (nous ne sommes pas à un mensonge près). L’héberger une semaine, pas plus, le temps qu’il se remette du drame serait faire preuve de compassion…
Les mensonges successifs de Paul et Martin vont prendre de l’ampleur jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus les maîtriser, la situation dégénérer et leur échapper jusqu’à un point de non-retour ; Sophie passera du statut de victime à celui de coupable, l’arroseur sera l’arrosé. Le subterfuge portera-t-il ses fruits ? Bien évidemment, dévoiler le déroulement de la pièce en détails, en ôterait tout le sel, bien qu’à ce stade c’est plutôt de piment dont il s’agirait…
Saluons au passage le jeu exceptionnel des trois acteurs Nantais de cette pièce mise en scène par Arthur Jugnot et David Roussel (pièce qui a auparavant tourné et connu un franc succès sur trois théâtres parisiens), et plus précisément celui d’Alexandre Sibiril (Martin) qui n’hésite pas y mettre de sa sueur et à donner de sa salive lors d’une scène de pétage de plomb hilarante (et c’est un euphémisme).
Anne-Laure Chauvet est parfaitement agaçante dans le rôle Sophie, un petit bout de femme attachante que rien n’atteint et qui trouve du positif à toutes les situations (on comprend le désespoir de Paul à vivre avec une nana faisant preuve d’autant d’empathie).
Kévin Guéguen (Paul), représente quant à lui l’archétype même de la lâcheté masculine, mais sa faiblesse le rend néanmoins attirant.
Son penchant pour les expressions désuètes a de quoi charmer : « mettre les miquettes » (ficher les jetons), « sentir l’aubette » (sentir mauvais). D’ailleurs à Nantes on ne sentirait pas plus « l’aubette » que « l’abribus » ?
Quand le navire prend l’eau, c’est la fuite en avant. On pourra cependant aisément lui pardonner cette mise en abîme de courage puisqu’il finira par être pris à son propre jeu.
Il ne reste plus que quelques représentations en Juin de cette pièce spécialement adaptée au public nantais jouée par des acteurs locaux, alors foncez !

Dates et lieux des représentations:

- Vendredi 7 Juin, 20h15, Samedi 8 Juin, 20h15, Vendredi 14 Juin, 20h15, Samedi 22 Juin, 20h15, Vendredi 28 Juin, 20h15 et Samedi 29 Juin 2019, à 20h15 au Théâtre des 100 noms - Nantes


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